Ce premier succès du futur réalisateur de Independence Day est plutôt bien torché et très divertissant malgré ses invraisemblances énormes. Si on est cartesien, faut pas voir ce film, si on est fan de JCVD et de baston, on est aux anges.
C'est une sorte de Terminator mais en version humain, puisqu'il s'agit d'une histoire de surhommes qui passent la durée de la projection à se friter la tronche. Emmerich et ses scénaristes jouent sur le mythe du soldat d'élite surentraîné, insensible à la douleur, doué d'une force supérieure, et lobotomisé de façon à foncer dans le tas... sujet qui a été plus ou moins effleuré dans certains films, et vieux fantasme de l'armée américaine.
Le réalisateur allemand simplifie son intrigue au maximum, il y a d'un côté le bon Van Damme, soldat qui progressivement retrouve la mémoire, et de l'autre le méchant Lundgren. Entre les 2, il y a une armée de seconds couteaux qui en prennent plein la gueule avant un magistral fight sous la pluie et dans la boue entre le bon et le méchant. L'idée d'opposer 2 des stars du film d'action bourrin de l'époque est plutôt bonne, il y a même une brutalité à la limite du sadisme qui agrémente une intrigue très linéaire et improbable. Dolph Lundgren impressionne par sa méchanceté du regard et un côté bestial qui rappelle son personnage de Ivan Drago dans Rocky IV. Pendant ce temps, Van Damme s'essaie à l'humour, expose sa musculature généreuse, et distribue des coups de tatane façon kickboxing. Emmerich réussit donc un condensé efficace d'explosions, d'action plein pot, de combats violents et de macchabées à la pelle, c'est bourrin à bloc mais ça détend.