Upgradant.
Upgrade est une sacrée bonne surprise. Dans le marasme des films Netflix, des films DTV, ou des navets/nanars que l'on peut rencontrer au fil de nos visionnages, Upgrade arrive comme une bouffée...
Par
le 7 oct. 2018
28 j'aime
23
Avant même que Upgrade ne commence, la voix d'une intelligence artificielle présente les sociétés de production tandis que des ondes sonores figurées sur un fond noir finissent par être ravalées dans un puits sans fond. Cette substitution des traditionnelles caractères alphabétiques par la parole robotique annonce le projet narratif du film : Grey Trace (Logan Marshall-Green), se voit implanter dans son système nerveux Stem, une I.A. hautement perfectionnée afin de pallier son immobilité motrice.
Jiminy Cricket 2.0
Plus tôt dans le film, le personnage principal se fait tirer dessus par une bande d’ « upgraded » (des êtres humains « augmentés » par des implants technologiques qui décuplent leurs capacités) et voit sa femme se faire assassiner sous ses yeux. Devenu tétraplégique, il va chercher à retrouver les malfaiteurs afin de venger sa femme. Sur ce postulat de revenge movie, Leigh Whannell greffe un thriller de science-fiction dont le principal moteur est le rapport qu’entretient Gray et son I.A., sorte de Jiminy Cricket 2.0. En plus de lui offrir la possibilité de se mouvoir, Stem le guide et le conseille dans sa traque des upgraded. Dans cette société futuriste, le personnage principal apparaît d’abord comme déphasé, occupé à raccommoder d’anciens modèles de voitures dans son garage à la force de ses mains. Cette disharmonie entre l’homme et la technologie devient un moteur comique lorsque Grey tente d’appréhender ce nouveau corps aux capacités augmentées, d’autant plus que Stem, tel un symbiote, peut prendre totalement le contrôle de son hôte. Ce corps mutant permet également des ruptures de ton, notamment lorsque le personnage se lève brusquement de son fauteuil roulant alors qu’il était apparemment paralysé. La mise en scène accompagne cette dissonance en attachant littéralement la caméra au corps de l’acteur. Cela donne, lors des scènes d’action, l’impression que le mouvement du corps de Grey entraîne un basculement de l’espace : lorsque par exemple celui-ci tombe, la caméra le suit dans sa chute. Le contrôle total qu’opère Stem sur ses mouvements contraint l’acteur à un jeu étonnant, comme désarticulé et robotique. Il exécute, lors de combats au corps à corps, une sorte de danse ridicule dont il est le spectateur impuissant, soumis à l’algorithme de la super intelligence. De la même façon, le héros est le seul à pouvoir entendre la voix de l’I.A., retranscrite en voix off, ce qui se révèle être utile lorsque la policière (Betty Gabriel) initialement rattachée à l’enquête pour retrouver les upgraded se met à soupçonner Grey. La voix posée et réfléchie de la machine rappelle celle du tétanisant HAL 9000 dans 2001 avec lequel Stem partage plus que la diction. Peu à peu, il va faire de son hôte un excellent menteur mais aussi un redoutable assassin.
Créée
le 6 oct. 2018
Critique lue 2.3K fois
2 j'aime
D'autres avis sur Upgrade
Upgrade est une sacrée bonne surprise. Dans le marasme des films Netflix, des films DTV, ou des navets/nanars que l'on peut rencontrer au fil de nos visionnages, Upgrade arrive comme une bouffée...
Par
le 7 oct. 2018
28 j'aime
23
Scénariste de talent, acteur de seconds rôles et producteur au nez fin, Leigh Whannell reste surtout connu pour sa collaboration avec James Wan, les deux amis ayant initié avec Saw au début des...
Par
le 1 janv. 2019
21 j'aime
7
Parfois, il m'arrive de faire les choses dans le désordre. Mais ce n'est pas (toujours) ma faute, croyez-le bien, cher(e)s abonné(e)s. Tiens, Upgrade, par exemple. C'est pas pour dire, mais encore un...
le 18 avr. 2020
21 j'aime
5
Du même critique
Dans les années 70, alors que bat son plein ce que l’on appelle communément la “Révolution sexuelle”, ont fleuri des revues et des journaux militants homosexuels, transgressifs et provocateurs. À la...
Par
le 29 août 2018
7 j'aime
Au sortir d'un tel film, difficile de réellement séparer le fond de la forme. Son importance politique n'est pas sauvé par la plastique de l’œuvre, d'une relative médiocrité. Relative car elle a le...
Par
le 6 févr. 2017
7 j'aime
Il est de ces films qui, en dépit de leurs défauts et de leur inachèvement manifestes, exercent néanmoins un charme discret sur le spectateur, de par une très grande naïveté dans la réalisation de...
Par
le 7 oct. 2017
6 j'aime
1