Un court métrage d'une heure trente

Vous savez, les trucs qu'on retrouve dans grand nombre de courts métrages et qui sont totalement casse-couilles ? Mais si :

- Que 90% des plans soient flous et les 10% autres soient constitués de contres jours et flares dans tous les sens ;
- Qu'il y a plusieurs minutes de silences entre deux lignes de texte ;
- Que lorsqu'un dialogue entre deux personnages s'entament, on coupe vers ces deux mêmes personnages à un autre endroit (plus tôt ou plus tard dans le temps) mais que la conversation se poursuive en voix-off. Puis qu'on coupe sur un troisième endroit différent et que la conversation reprenne ;
- Que le montage ne soit constitué presque que de jump cuts (il y a toujours une ellipse entre deux plans, parfois d'à peine une seconde, parfois de plusieurs heures)
- Qu'un plan ne puisse durer plus d'une seconde et demie sans qu'il y ait une coupure (la plupart des actions, même totalement anecdotique, étant filmées sous 4 à 5 angles différents) ou qu'alors ce soit un plan séquence, de préférence totalement fixe sur une personne qui regarde dans le vide ;
- Qu'il arrive des choses similaires au même moment à plusieurs personnages séparés et même sans aucun rapport entre eux ;
- Que des personnages ne soient là que pour une scène et qu'on ne les revoit jamais après ;
- Que les 3/4 du film soit constitué d'inserts filmé avec une longue focale pour faire plein de flou parce qu'il n'y avait pas de budget pour faire un master ;
- Que le scénario soit minimaliste mais artificiellement rendu complexe par le montage pour faire style 'wouah, c'est profond, t'as vu !' ;
- Que toutes les 2 scènes, il y a un cut au noir de 2 secondes totalement arbitraire et que si le générique apparaissait à ce moment-là, au moins, ça voudrait dire que la torture serait finie (et ça ne changerait pas non plus grand chose au scénario de tout façon).

Bref, toutes ces merdes qui rendent un court métrage insupportable. Ben, 'Upstream Color', c'est tout ça mais pendant 1h30.

J'ai passé un bon tiers du film en vitesse x2 et je ne pense pas avoir raté quoi que ce soit... En même temps, avec à peine 50 lignes de dialogues et zéro contenu ou idée un minimum intéressante, on a vraiment le temps de s'emmerder...

Et dire qu'il y a 9 ans, le même scénariste / réalisateur / directeur de la photo / monteur a fait 'Primer', ce chef-d'oeuvre de science fiction. J'ai bien du mal à le croire.
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le 27 avr. 2013

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