Eh bien, quel film... Bon sang, je suis entrain de devenir fan absolu de Shane Carruth en ayant vu seulement deux films !
Vous aurez vite compris que ma critique ne sera pas très objective...
Amateur de sf, je dois dire que je suis bluffé par la qualité de la réalisation, la complexité du scénario (qui fait toute sa beauté) et la photographie du film. Pour un deuxième long, on peut dire que ça promet une belle carrière. D'autant que le plus intéressant côté carrière, c'est qu'on a affaire à de la quasi auto-production, avec des budget à faire pleurer de rire le tout Hollywood. Et pourtant, le résultat est franchement novateur, j'ai jamais rien vu de plus original, osé et psychologiquement déroutant que Primer et Upstream Color depuis... euh, je sais même pas en fait ^^ Je ne remercierai jamais assez ces artistes de "l'invisible", le cinéma d'ailleurs, les indépendants qui nous offrent un regard loin de tous les clichés ordinaires, une vision bien à eux, mais aussi bien à nous du 7ème art.
Shane Carruth réussi pour moi le pari d'un film mêlant le déroutant et l'onirique. Comment décrire cette foule de sensations par lesquelles on passe pendant cette heure et demie, cette immersion ; comment faire un schéma propre de ce film ? J'aime à croire qu' Upstream Color fait parti d'un genre nouveau, inconnu et infini, des films qui transcendent l'émotion et les sensations du spectateur. Ce film est un passage au travers des corps, des acteurs aux décors en passant par les animaux... Etrange mais tellement envoutant, je ne peux décrire ce moment que comme une expérience à part dans mon parcours de cinéphile, porté par une bande originale à tomber par terre et une photographie très stylisée, mais justifiée.
Ce film est un poème, un livre ouvert sur l'âme de l'homme, son cheminement, ses possibles. C'est aussi une ôde à "nous", notre mémoire et nos moyens de vivre ensemble, de ressentir l'autre, d'être libres.
Je suis encore sous le choc.