L'intention était louable, celle de décrire le climat délétère qui a régné sur la France dans les semaines suivant la libération. Restait à savoir comment traiter ça en sachant que le film partait avec l'atout d'une brochette d'excellents acteurs. Or dès le début on se demande dans quel monde on est quand Noiret nous récite une improbable et ennuyeuse tirade de plus de 5 minutes, ou quand Depardieu héritant d'un rôle difficile (une brute qui adore les vers de Racine, c'est très plausible) et qui se met à faire dans le surjeu jusqu'à l'excès. Chacun semble jouer comme il l'entend sans que l'on sente une véritable direction d'acteurs et le discours est nettement plus théâtral que cinématographique, seul Michel Blanc semble parler de façon naturelle. Si les vedettes du casting font leur numéro en étant le plus souvent prisonniers du texte imposé, on ne peut pas en dire autant de certains seconds rôles souvent médiocres, de même que la distribution féminine. Quant au fond il est nettement ambigu : Renvoie-il tout le monde dos à dos ? Non il va plus loin, d'un côté sur les trois communistes, l'histoire en charge deux (Prévost et Luchini) férocement, En parallèle le collabo en fuite adopte une attitude très digne et sans aucun regret ! Ça fait drôle quand même !