"...il est un peu excessif."
Le bal des faux-culs.
Un film qui est un nuancier des couleurs et tendances en France d'encore de nos jours.
Je commence à l'avoir vu souvent celui-là. Je le comprends mieux avec le temps et l'expérience.
Mon texte n'est pas une critique, juste quelques remarques:
___par exemple, on retrouve de nos jours la manière dont Luchini excuse les débordements du violent Prevost en le mettant sur le dos de sa pauvreté et son pseudo statut de victime.
Ses euphémismes m'ont d'ailleurs fait rire ...jaune: "il est un peu excessif".
Alors qu'on entend quand même lors de la scène au poste de police que le personnage de Prevost a crevé les yeux d'un prisonnier (un milicien); "ce qui a bien fait rire" ses copains (mais ils en ont marre désormais, surtout après la guerre, car ils doivent désormais se faire élire et présenter une meilleure image; COMME DE NOS JOURS);
Prevost a aussi fait le coucou avec la maison de gens dénoncés: il a récupéré les maisons de gens qu'il a fait partir (comme de nos jours dans certains quartiers en France, des tribus en chassent d'autres? voire comme en Israel?) "il est un peu excessif".
Ce sbire accuse à tort Depardieu de cacher un recherché, ce qui déclenche des malentendus.
(comme de nos jours, des groupes sont décrédibilisés par des fausses accusations de complicité? etc.)
#j'aime les personnages du film à la Louis de Funès, obséquieux avec les puissants, mais durs avec les gillets jaunes...Depardieu me rappelle un mini Michel Kohlhass:
___la scène du poste de police m'est clé et une des plus universelles: elle a été ma scène préférée cette fois.
Le commerçant(Depardieu) a fait avouer au faux lanceur d'alerte(Prevost) qu'il a raconté des sornettes.
Il le traine face à la Justice et les figures d'autorité (la police) pour qu'il répète ses menteries et admettent ses Fake News.
Le flic (je l'ai confondu avec l'excellent Michel Fortin mais c'est en fait, Yves Afonso, le mini Belmondo)
ne veut pas toucher ce conflit, ce bâton merdeux à moins d'un mètre,
il ne veut pas prendre partie,
le policier ne veut pas faire son travail, car l'une des deux parties du conflit est protégée par un puissant.
Mais la victime lui apprend soudain que le coupable n'a plus son Parrain protecteur ("ils en ont marre de sa violence...il a crevé les yeux d'un prisonnier...volé une maison à un couple")
et alors là, c'est très drôle et encore très très contemporain de voir le Policier changer d'attitude,
il n'a soudain plus Richard Ferrand en face de lui,
mais un gillet jaune.
Le langage corporel d'Afonso est très amusant. Il ne veut soudain plus ménager la chèvre et le chou.
Des couilles lui ont soudain poussé et par exemple, se rappelle soudain du règlement concernant le port d'arme dont il se moquait juste un instant avant.
Tout ça car soudain sa cible, comme dans un Molière ou Cyrano,
a perdu à ses yeux, ses puissants "protecteurs".
Il change alors d'attitude et fait son vrai métier digne d'une démocratie.
Ce policier représente un peu les pauvres CRS sous payés, de nos jours et la perception de la police: faible avec les forts, forte avec les faibles,
alors que ce serait tellement plus simple et efficace que ce soit le contraire.
Dans le film, elle ne rend pas la justice au travailleur car le coupable est protégé ici par un puissant parti ( le parti communiste dans le film; mais de nos jours , ce sont les banques et autres multinationales).
Puis le policier deviendra bras armé du extra riche (Mongla/Galabru) car le bistrotier/Depardieu a tweeté en pleine nuit, des vérités encombrantes sur la fortune et la fraude fiscale du Notable.
Alors il sera abattu par la même police: soi-disant à cause du refus d'obéir (OBEY).
Incroyable comme ce film d'un milliardaire et livre si vieux, soient si black bloc et "gauchiasse" (sic) dans le ton et fond. Alors qu'il dit comme eux...
Un policier assermenté se révèle homme de mains de riches industriels.
Un peu comme le disaient les journalistes de Complément d'enquête de France 2 encore assez récemment: des agents de l'Etat exécutent des personnes sur le territoire français.
#Islamo-gauchisme??:
j'ai bien souri quand Luchini explique toute la violence et terrorisme de son collègue, de son CORELIGIONNAIRE...par ses souffrances et ses malheurs et la pauvreté dans la jeunesse de Prevost;
comme de nos jours sont excusés et expliqués les comportements des nazillons et du vote nazi et/ou comme est justifié aussi les us-et-coutumes islamistes de racailles ou diplômés (parfois de banlieue).
Certes, le film est anti communiste mais on peut adapter ses reproches à d'autres croyances et politiques: il y a le sincère, l'idéologue illuminé et le nervi psychotique.
Ce marketing se retrouve de nos jours dans la gauche, certes,
mais aussi à droite,
et chez les consuméristes capitalistes sans dieu et sans intérêt pour la politique.
__ ce film est un beau modèle réduit de la France, une maquette, des marionnettes de Guignol , rendues humaines et vivantes.
Cocus et Tartuffes?
__Vatrin/Noiret, le professeur est un cocu dont la femme a été tuée chez son amant par des bombardements: alliés ou nazis? Cocu par un autre représentant de l'Etat, un autre fonctionnaire mais des Impôts, pas de l'Education.
Son meilleur ami pétainiste/Marielle sera d'ailleurs cocu aussi, et par un collabo qu'il invite chez lui: le message semblant être 'trop bon, trop con'?!
Genre, si t' accueilles dans le lit de ton fils un réfugié, il finira par se taper ta femme (aussi? façon Théorème? ^^).
j'ai bien ri au "En marchant, j'ai pensé à la France" de Marielle, le cocu soudain rentrant et interrompant sans le savoir sa femme et le réfugié. (Gérard Desarthe, excellent; a un moment une tête de nazi pervers, l'autre moment, une tête de pianiste juif poète qui se cacherait pour échapper ...aux raffles! incroyable ce visuel...)
Une autre ironie étant qu'une heure plus tôt dans le film cette même femme (ma Danielle Lebrun) giflait sa propre fille juste pour avoir été "vue" avec un garçon.
Même s'il est riche.
C'est en plus, le fils d'un autre 'collabo', comme son mari à elle(Marielle) mais cet autre père collabo (Galabru) est riche et puissant.
Il avait mieux joué des échecs à taille humaine car une de ses pièces défensives était son gros fils envoyé dans la maquis...à jouer au résistant. Il lui avait sans doute offert une panoplie.
Trouble de stress post-traumatique:
__Vatrin/Noiret est épatant comme personnage: gros écolo gentil à la personnage de Miazaki, sauvant même un gros bourdon quand il se rase...son double?
mais il est surtout en fait le plus instable de tous, car "PTSD"; il confiera à ses amis de chambrée qu'il revit tous les soirs le bombardement (#Ukraine, #Grozni etc.)
C'est un choqué de guerre qui a l'air normal et fonctionnante: mais en fait un peu coquille vide, qui continue à vivre mais croit plus en trop rien ou à tout...surtout en la nature et la bonté (sic).
Voire antispéciste??, puisqu'il dit à un moment un truc du genre qu'on est un des insectes de cette planète, au même titre que la libellule (j'ai pas la phrase exacte).
"Je veux être ouvrier" (Mongla le Notable/l'Industriel à réseaux/Michel Galabru/Richard Ferrand...)
___Un court instant, Depardieu m'a cette fois fait penser à Jean-Pierre Bacri dans Le Goût des Autres: ce sont deux commerçants qui découvrent la culture, l'aiment et la comprennent. Sa femme (excellent Josiane Lévêque en est émue et dépassée).
Il est surtout très malade, car très alcoolique, très dépendant: très beau rôle.
___Un court instant, Galabru m'a aussi même fait penser à Jean-Pierre Bacri dans un même genre de speech que je n'avais pas du tout aimé du Sens de la fête: genre
'je veux être ouvrier...j'en ai marre des affaires...vous pouvez pas comprendre ce que c'est...ce que j'ai sur les épaules...
comme vous, j'aimerais juste aller travailler pour un autre le matin, être un ouvrier, puis rentrer le soir et ne plus penser à mon travail'...