Doppelgänger Et Ciseaux Dorés


Vous ouvrez cette porte avec la clé de l'imagination. Au-delà c'est
une autre dimension. Une dimension sonore, une dimension visuelle, une
dimension de l'esprit. Vous pénétrez dans le domaine de l'ombre et de
la matière, des objets et des idées. Vous venez d'entrer dans la 4ème
dimension...



Jordan Peele est aux commandes. Il amène avec lui son incroyable du détail. Son concept : Directement inspiré de cette série étrange que l’on connait tous au moins de nom, La Quatrième Dimension. Sa promesse ? Inventer une « nouvelle mythologie de l’horreur ». Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il est sur le bon chemin.


Après le très encensé « Get Out » on aurait pu penser que Jordan Peele allait se reposer sur ses lauriers et profiter de sa notoriété pour sortir un film moyen où son simple nom au générique suffirait à le rendre rentable.


Grosse erreur de jugement de ma part. « Us » est une claque. Une claque bénéfique dont j’avais besoin et sachez que je tendrai volontiers l’autre joue.


Bref, trêve de blablas, rentrons dans le vif du sujet.


J’ai entendu parler de « US » alors que j’étais allé voir Nicky Larson au cinéma. La bande annonce, accompagnée de la bande son de « I Got 5 on It », m’avait tout de suite mise l’eau à la bouche. Je DEVAIS voir ce film.


« Us » raconte l’histoire de la famille Wilson partie pendant les vacances d’Été dans leur maison secondaire sur la côte ouest des états unis. Très vite Adelaïde, la mère de famille, ne se sent pas bien. Bien trop de coïncidences étranges lui rappellent un évènement traumatisant de son enfance. Selon ses dires « un nuage noir plane sur la famille Wilson ». Elle ne se sent plus en sécurité et, croyez-moi, elle a un sacré flaire cette Adelaïde. En effet, Jordan Peele lui a préparé des petits Dopplegangers un poil vénères pour la suite des évènements et ça ne va pas être de tout repos.
Pour les deux qui suivent pas, un Doppleganger c’est un double de vous-même qui vous ressemble traits pour traits et agis, parfois, tout comme vous. Ce n’est jamais un bon présage de le croiser…
C’est un thème vieux comme le monde et que l’on rencontrait déjà dans la mythologie grecque mais aussi dans la littérature classique avec « Lui » de Guy de Maupassant, au cinéma avec « Fight Club » de David Fincher et, bien sûr, en musique avec « Le Lac des Cygnes » le Ballet de Tchaïkovski à qui l’OST « Pas De Deux » de « Us » fait intelligemment référence.


Vous vous souvenez du sens du détail dont je parlais plus haut ? Vous comprenez maintenant pourquoi j’ai dit ça. Jordan Peele nous prouve que son « coup de chance » avec « Get out » n’en était finalement pas un.


« Us » est un film brillant. Dès les premières secondes vous vous laissez emporté à toute sorte d’hypothèses sur ce que peuvent bien être l’origine de ces doubles maléfiques. D’où viennent-ils ? Que veulent-ils ? Là est la question que nous pose « US » et vous ne cesserez pas une seconde, je dis bien PAS UNE SECONDE, de vous la poser. Et même lorsque vous pensez avoir compris…Vous êtes loin de la vérité…


Techniquement parlant c’est bien filmé. C’est ce qu’on est en droit d’attendre du réalisateur de « Get Out ». Jordan Peele utilise ici plusieurs fois des plans symétriques et film volontiers les surfaces réfléchissantes. Ce qui, naturellement, fait sens lorsque l’on connait les tenants et les aboutissants de l’intrigue.


La bande son est, comme vous vous en doutez, très prenante. Je vous mets au défi de ressortir de la salle de cinéma sans avoir le thème de « I Got Five On It », version « Us », dans la tête.
Coté performance d’acteur je me dois de saluer celle de Lupita Nyong'o qui est juste incroyable. A la fois mère de famille et double névrosé l’un et l’autre joué avec tellement de force que cela ne m’a pas laissé indifférent. Des frissons.


Bref, comme vous l’avez deviné j’ai aimé « Us ». Le film mérite votre attention. Le film DEMANDE votre attention. Ce n’est pas un film bête sur lequel l’intrigue vous est offerte sur un plateau d’argent. Ici vous devrez voir le film mais aussi le comprendre. Il demande au spectateur de s’impliqué et ne cesse de vous questionner. Laissez vous prendre au jeu et perdez-vous dans votre galerie des glaces. Qui sait ? Peut-être y comprendrez-vous qui vous êtes réellement.


Pour ma part je mets donc 8/10 car je pense que Jordan Peele a encore beaucoup à nous offrir de son cinéma. Je le pense capable de nous écrire une nouvelle mythologie du cinéma d’horreur. La génération de mes parents à eut le masque de Vendredi 13, nous auront la combinaison rouge et la paire de ciseaux dorés de « Us ».

Ezeckhiel
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le 21 mars 2019

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