Utoya, 22 juillet d’Erik Poppe était annoncé comme la séance choc de l’Étrange Festival 2018. Et pour cause, le film propose de revivre le massacre d’Utoya perpétré par un terroriste aux idées d’extrême-droite en Norvège.
On craignait un film voyeuriste et pervers, mais Utoya, 22 juillet est juste dans son propos et à la bonne idée de ne jamais en montrer plus qu’il n’en faut. Le meurtrier n’est jamais montré, ni nommé, il restera une silhouette. Une riche idée quand on sait comment il a cherché la mise en lumière tout au long de son procès. Le film se concentre sur les victimes de l’attentat.
Tout le film est un unique plan séquence, tourné en deux (ou trois, je ne sais plus) essais. En plus d’être un incroyable tour de force technique, cela nous plonge directement au cœur de l’horreur vécue par les jeunes sur l’île. On est d’autant plus tétanisé que la performance des acteurs, tous de jeunes amateurs, est incroyable. Le mixage sonore accentue la perte de repère, les coups de fusils résonnent et semblent venir de partout à la fois.
Utoya, 22 juillet est donc un film glaçant. On peut le penser comme un hommage aux victimes ou comme une monstruosité sortie bien trop tôt. A ce titre, il est nécessaire de rappeler que le réalisateur Erik Poppe, ancien photographe de guerre, à reçu le soutien d’une partie des familles des victimes et des rescapés. Il s’appuie sur leurs témoignages pour son film. Nul doute que la polémique qui entoure Utoya reste justifiée, mais le métrage au moins le mérite de faire réagir le spectateur, de le secouer. Il est aussi un rappel douloureux sur ce que l’homme est capable de pire et pourquoi les idées défendues par le terroriste norvégien doivent être combattues avec toute la force possible.
Avis à retrouver sur : https://whitelodge.fr/2018/09/18/etrange-festival-2018-jour-11-la-grosse-claque-de-cette-edition-avec-utoya-22-juillet/