Un flingue et des roses

Souffle haletant bruits de pas Silence Coups de feu Cris Silence Kaja court Coups de feu Silence

Des chaussures s'enfoncent dans la boue humide et collante.

Des gens courent. Changement de position de la proie se cachant de son chasseur, derrière un arbre, une falaise ou une butte de terre mouillée.

Elle fuit, elle court, elle cherche sa sœur. La traque continue mais pas pour longtemps, de toute façon les secours ne vont pas tarder à arriver.

Elle cherche un endroit où elle pourrait se réfugier. Un endroit qui n'est pas déjà pris, qui lui assurerait la survie.

Coups de feu Silence.

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Durant un plan-séquence, le film nous emmène au plus près de l'horreur. Utøya, 22 juillet rend palpable une menace par son travail du son, de l'attente et du silence.

Des paroles aux coups de feu, de la moiteur de la boue aux bruits de la mer, l'attention du spectateur est sollicitée par autant d'éléments d'où peut jaillir la terreur, la mort.

Le parti pris initial est tenu, et moi, en haleine en ce que la caméra suit Kaja, seulement Kaja.

La spirale de la terreur est enclenché assez rapidement, et le texte final de nous rappeler que nous avons vécu, en temps réel, la tuerie.

Car s'il y a bien une menace exploitée intelligemment, c'est bien cet homme, que l'on ne voit jamais distinctement, que l'on devine souvent, que l'on craint en permanence.

Ces coups de feux, plus ou moins forts font frémir, font sursauter, font mourir.

Le cadre spatial du film et du fait réel qu'il adapte, c'est celui d'une île. Cela a son importance car, de fait, le repli, la fuite, paraît impossible.

Le jusqu’au boutisme de la démarche peut amener à des situations assez grossière où l'on pourrait se laisser penser qu'elles ne sont que facilités.

Selon moi, cela prend vraiment corps à la fin. Cette dernière m'a laissé quelque peu dubitatif concernant son manque de subtilité, sa pertinence ou son intérêt.
De même, les panneaux de fins me dérangent réellement et sauraient me faire déprécier un film qui m'a happé par son parti pris sonore, sa démarche visuelle et son ambiance.

7, récupération/10