Un certain mystère et une vive attente entourent V/H/S, présenté au festival de Sundance 2012, où il a été rendu responsable de l’évanouissement de quelques spectateurs. Faut-il applaudir une pirouette marketing intelligente ou en conclure que ces personne avaient mal digéré leur repas ? Quoiqu’il en soit, ce film d’anthologie alliant le principe du sketch à celui du found-footage, se révèle extrêmement décevant et ne renouvelle en rien le genre. Probablement le pire des longs-métrages projetés au PIFFF 2012.

Il avait un peu d’idée dans V/H/S qui s’appuie, à l’aide de 5 réalisations différentes, sur un format généralement apprécié : le film d’horreur à sketches. L’on se rappelle avec affection de Creepshow, Cat’s Eye, Body Bags. Malheureusement, dernièrement, le genre faillit à se faire aussi sympathique qu’il y a quelques décennies, en témoigne un Trick ‘r Treat sans grand intérêt.

Avec V/H/S, l’on s’éloigne du film à sketches grinçant des années 80 pour se focaliser sur une tendance pourtant déjà essoufflée : le found-footage. L’ensemble se révèle une immense déception, compilant tout ce qu’il y a de plus pourri et inefficace dans cette technique : un son pauvre et inintéressant, des mouvements de caméra nauséeux, et avant tout une image plus que médiocre qui rend le visionnage particulièrement désagréable (et je pèse mes mots). Le found-footage semble une fois de plus être prétexte à un budget minimum pour une rentabilité maximum avec une qualité déplorable.

L’on remarquera également le type d’erreur fréquente rendant un found-footage particulièrement mauvais : cette fameuse problématique de la présence logique d’une caméra tout au long des faits. Si celle-ci est vaguement résolue dans le premier, elle se révèle une fois de plus bâclée dans les autres épisodes, en particulier le 4ème dans lequel une conversation filmée via deux ordinateurs se retrouve sur une VHS, ce qui demeure, il faut l’avouer, assez invraisemblable.

D’autre part, le scénario principal liant les 5 mini films reste assez obscur. Pourquoi envoyer une bande de petites frappes dérober des VHS ? Qui est ce type dans la maison ? Qui compile ces VHS sous forme d’un film et pourquoi ? Qui filme les voleurs en pleine action et pourquoi ? Encore une fois, la logique trouve rarement sa place comme elle pouvait la trouver dans un Cannibal Holocaust.

Les 5 histoires individuelles quant à elles manquent cruellement d’originalité et de sensations fortes. Des personnages d’une stupidité toute épreuve, souvent atteints d’une sorte de Syndrome de la Tourette les forçant à enchaîner compulsivement les “fuck” et autres “what the fuck” (parfois six d’affilée), vivent des situations étranges mais loin d’être effrayantes. L’ennui s’installe très rapidement malgré un format censé bénéficier de sa variété. Un certain voyeurisme (free boobs !) ne parvient pas à pallier l’agacement qui ne trouvera un répit que dans le 3ème sketch, un peu meilleur que les autres, mais toujours saturé d’effets visuels bâclés qui gâchent l’ensemble.
Le tout s’achève sur un sentiment de chaos et d’inutilité généralisés, et par un générique de fin bourrin, cerise sur ce gâteau indigeste qu’est V/H/S.
Filmosaure
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le 24 nov. 2012

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