Toujours dans l'élan apporté par Shudder, l'anthologie V/H/S continue, chaque année, à fournir une collection de courts-métrages horrifiques, agencés le long d'une trame générale. La qualité est variable, avec 4 courts et demi entrecoupés d'enregistrements de scientifiques étudiant une créature métamorphe - c'est toujours peu engageant de suivre ce puzzle dispersé qui n'a pas de lien avec les autres essais. On suppose que ce sont les années 85 qui cadrent les histoires, ce qui débouche sur cette qualité caméscope, certes propre à l’époque, mais peu agréable à l’œil ; les effets pratiques sont, par contre, très réussis pour tous les passages plus cradingues. Les deux réalisateurs les plus connus sont Bruckner (le court intercalé), et Derrickson qui sert un finale un peu brouillon entre prescience de meurtres et enquêtes sur les scènes de crime bien graphiques. La surprise vient plutôt du premier court, qui voit des jeunes s’amuser au bord d’un lac se faire tirer les uns après les autres et, étonnement, survivre avec leurs blessures dégoulinant à l’air libre. Ce point de vue initial passe du côté des agresseurs au moment du 4ème, pour former un diptyque bien malin qui aurait pu pousser le concept plus loin. Entre ces deux parties connectées, les démons prédominent lors du survival d’une équipe de télévision prise dans un séisme qui se retrouve à crapahuter en souterrain parmi les catacombes (et esprits) aztèques – on apprécie ce folklore légèrement différent – et une performance scénique sur la technologie virtuelle qui deviendrait le nouveau Dieu contemporain, dans un environnement Tron-like fonctionnant comme un cauchemar de Krueger. Les scripts amalgament ainsi différents concepts horrifiques, et s’avèrent plutôt originaux en comparaison des ressorts de l’épouvante habituellement mis en scènes.