David Lean réussit la prouesse, à l’heure où seule la jeunesse a voix au chapitre, de nous conter cette romance mélancolique dans la merveilleuse cité des Doges. Jane est venue y prendre quelques vacances , munie de sa caméra, afin de suspendre le temps et de figer des instants magiques, même s’ils sont faits de solitude. Venise est tellement belle ! Elle s’y sent bien, ou du moins s’en persuade. Mais voilà qu’attablée seule à une terrasse, elle intrigue un bel italien, seul également, semble-t-il. Elle tombe sous le charme, avide d’être à deux, surtout à Venise, la ville des amoureux. Oui, ça fait cliché, mais on aime ! Après avoir suivi les balades de Jane seule, nous voilà pris dans ce tourbillon, cet espoir insensé d’un possible Amour. Le charme va vite retomber, hélas, elle s’est précipitée dans les bras d’un homme parfaitement attentionné mais…marié..Lean a su capter l’espoir insensé d’une femme, la quarantaine engagée, encore désirable et pleine de vie. Malheureusement c’est l’envers des matins pluvieux pour eux deux. Katherine Hepburn, un brin malicieuse, sur la réserve, a finalement succombé à un Amour impossible avec Renato de Rossi, interprèté par Rossano Brazzi, au charme italien indéniable. Seulement, Jane rompt leur relation et repart aux USA. Le film est une adaptation de la pièce de théâtre « The time of the cuckoo » d’Arthur Laurents. Ceci explique peut-être le jeu parfois théâtral de Katherine Hepburn. Toutes les histoires d’Amour ne sont pas des contes de fée. Lean est là pour nous le rappeler dans ce film hors des sentiers battus. Malgré tout, très jolie escapade au charme vénitien. Quoique l’on dise de ce film : carte postale, entre autres, fatalement Venise est une ville magique, hors du temps et ouiii, elle fait, fera très souvent « carte postale », tant elle est à part, en vrai comme au Cinéma. Une ville que l’on a pas envie de quitter, tellement prégnante…envoûtante, au charme incontestable…J’ai vu deux fois le film et envie de le revoir !