Dans un monde où les dernières princesses épousent, à la plus grande satisfaction de leurs démocrates sujets et des médias, des journalistes ou des gardes du corps, il est difficile de trouver à un intérêt à cette bluette. Ne pouvant concevoir que la princesse Anne renonce aussi rapidement au beau Grégory Peck, la déception de ma fille n’en fut que plus grande. Pour autant, Vacances Romaines conserve deux intérêts majeurs : Rome et Audrey.
Alors que les stigmates de la guerre sont encore visibles, Wyler nous fait découvrir une ville éternelle pauvre, apaisante et hors du temps. Qu’il est doux de flâner le long du Tibre ou d’emprunter à contresens ses principales artères en Vespa...
Surtout en compagnie de ce fabuleux couple. Pour son premier grand rôle, Audrey Hepburn ringardise les pulpeuses pin-up de son temps et remporte un oscar. Audrey, ce sont deux immenses yeux malicieux, une taille cintrée, un charme irrésistible et une distinction naturelle qui feront d’elle l’égérie d’Hubert de Givenchy.
Un dernier mot sur William Wyler, il ne suffit pas de filmer les déambulations de deux immenses acteurs, encore faut-il leur donner un rythme. Sans artifices inutiles, il nous emporte dans cette actualisation du conte de Cendrillon, la princesse déguisée en (trop élégante) soubrette. Vous apprécierez l’arrivée toute de discrétion de la police royale et la scène, saisie sur le vif, de la Bocca della Verità. Grégory Peck parvint à surprendre sa jeune partenaire.
Si les amoureux chérissent les serments, une « bouche de vérité » alarme les simulateurs.