Il n’est pas faux de dire que j’allais voir ce film sans grande attente, accompagnant ma fille. Et bien j’avais tort, car il y a plein de choses à prendre, beaucoup de poésie mais aussi de l’humour, quoiqu’on puisse trouver le personnage de Maui un peu lourd..
Surtout, je sais maintenant pourquoi j’ai beaucoup aimé Vaiana. Il m’a fallu le voir plusieurs fois et maintenant j’ai compris, c’est toujours la même histoire, j’en ai déjà parlé à différents endroits sur ce site, ça me ramène à ma jeunesse et à mon père, encore et toujours.
Ce sentiment d’avoir été enfermé à l’intérieur de ma barrière de corail, loin de mon père, inaccessible, alors que j’en avais tant besoin. Ce désir de partir, de voyage, ce tropisme pour la mer, matricielle, le choix de la solitude. Pas celle qu’on t’impose et qui te bouffe, mais celle que tu recherches et t’épanouit.
Vaiana, c’est un peu l’enfant que j’aurais voulu être, et que je n’ai pu incarner. Cette force, cette énergie, ce courage. Sa grand-mère, c’est un peu le guide qui m’a manqué, et son départ, magnifique, n’est pas sans rappeler celui de mon père, qui lui aussi s’est évadé dans la mer, dans un jour de lumineuse tempête. Mon père, ce plongeur, cet homme seul mais libre, comme la raie qui ranime son souvenir, cette présence à la fois si douce et puissante alors que l’absence devrait être propice à la tristesse.
J’en ai déjà trop dit. Vaiana me rappelle ce passé qui passe mieux, tout en étant un film très joli sur le plan esthétique, et un Disney pas rétrograde. Il y a plein de détails discutables, certaines chansons m’agacent un peu, mais tout ça n’est rien car il y a une certitude désormais, je sais où je rejoindrai mon père, et ce sera dans le bleu infini de la mer.