"Oui mais je suis pas une princesse, gnagnagna...".
D'où les guillemets, très chère.
C'est d'ailleurs là l'un des soucis de cette histoire : l'héroïne de cette histoire ne cesse de répéter qu'elle "n'est pas une princesse". Plus largement, Disney se moque de ses propres clichés et croit que tout le monde aime ça, tout en en créant d'autres. Nous aurons donc droit, pour la énième fois, à une jeune fille qui veut se libérer du carcan de la "tradition" pour "suivre son cœur", a une sage grand-mère de bon conseil, etc.
Cela dit, le film reste bon. Certaines scènes (Vaïana qui rencontre l'océan, la chanson de Maui, celle de Tamatoa, le combat final) sont excellentes. L'animation est des meilleures. Les chansons sont pénibles (à quelques exceptions mentionnées plus haut), mais c'est un mauvais moment à passer.
Le rôle de l'Océan est intéressant. Conçu comme une divinité, il n'intervient pas aussi souvent que ce que l'on pourrait attendre de lui. Certains se sont ainsi demandés pourquoi il n'irait pas ramener tout simplement le cœur à Te Fiti lui-même. Je trouve au contraire intéressant d'avoir voulu montrer par là (même si ce n'était sans doute pas l'intention des réalisateurs) une conception chrétienne de Dieu, celui-ci n'intervenant pas directement dans la vie des hommes mais agissant par et à travers eux. En somme, une certaine conception de la "Providence". C'est quelque chose de trop peu évoqué en art, et il est intéressant de le voir ici.
Un bon film, même s'il ne cassera probablement pas trois pattes à un canard... ou à un coq insupportable.