L’univers… Cette étendue infinie peuplée d’étoiles innombrables. Cette espace d’un noir profond en expansion constante à l’origine de fantasmes, d’histoires, de légendes et de croyances immémorables. Seule la science alimentée par la philosophie des lumières inversant la hiérarchie de l’homme et de la nature a su soulever un tant soit peu le voile de notre ignorance. Ainsi, galaxies lointaines, exoplanètes, quasars et autres astres incroyables nous furent révélés. Ils trouvèrent même le cauchemar ultime : les mangeurs de mondes, de planètes, de système solaire et de galaxie. Ce tourbillon béant d’une masse incalculable fut nommé trou noir. C’est incroyable que face à tant de grandeur et d’immensité l’humain ait réussi à produire un objet encore plus pachydermique.
Que me suis-je infligé en allant voir la première (et espérons-le dernière) production vidéo du grand parc pseudo-historique. Appelons-le facholand pour ne pas citer le Puy du fou… oups ! Nommé meilleur parc d’Europe en 2013, on n’y imagine que ce ne fût pas pour ses dons à une association homophobe et anti-IVG ou pour la maltraitance animale.
Si Vaincre ou mourir est produit par le Puy du fou il l’est aussi par Canal +, le joujou de notre ami Bolloré, et distribué par Sage distribution, société connue pour la mise en circulation de films bigots ravissant les crapauds et grenouilles de bénitier à l’instar du détestable Jésus l’enquête, de l’anti-IVG Unplanned, et de l’ignoble Dieu n’est pas mort équivalent du Juif Süss mais en ce qui concerne les athées et autres libres penseurs. Je vous renvoie à leur site pour quelques très bons moments de cinéma. (Nous relevons tout de même quelques exceptions comme Une Vie cachée de Terrence Malick).
Bon, avouons-le, ça ne part pas bien. Mais peut-être que les jeunes réalisateurs Vincent Mottez et Paul Mignot vont y apporter une patte toute cinématographique… Bon, ne laissons pas planer le doute. C’est mauvais ! D’ailleurs c’est pas mauvais, c’est très mauvais ! Pourtant, on remarque l’ombre d’un réalisateur américain d’anthologie sur tout le film. Braveheart, The Patriot et la Passion du Christ ne sont jamais très loin. Mais notre duo de vidéastes aurait dû réviser leur « Petit Mel Gibson illustré ». Celui-ci n’aurait d’ailleurs jamais fait appel à des « historiens » pour ouvrir ces films. Un petit manque de confiance dans le traitement de votre sujet peut-être ? Rien d’étonnant quand le but premier du film est de valider des thèses pseudo-historiques conservatrices, voire carrément d’extrême droite. (Pour éviter un débat byzantin, je vous laisse consulter les quelques sources mises en description).
Cet aspect docu-fiction - projet de base - hante clairement le film qui ellipse tellement qu’on ne sait plus où on en est. Heureusement, le projectionniste a dû par mégarde activer l’audiodescription du film qui… hein… quoi… Ha… on m’informe en fait que la voix off qui décrit tout ce qu’on voit est bien dans le film de base. Ce texte horrible rédigé au plomb avec une plume en béton est indigeste du début à la fin et Hugo Becker ne sauve absolument rien ; mon pauvre, après Au service de la France et Baron noir, qu’es-tu allé faire dans cette galère ?
Ajoutons un montage mené avec la délicatesse d’un bulldozer, des scènes de combat – quand elles ne sont pas ellipsées – incompréhensibles et vides (au moins Leni Riefenstahl avait assez de figurants pour son Triomphe de la volonté). On éclate même de rire lorsque Charrette énervé casse une magnifique maquette d’un trois-mâts à cause de la coupe au montage. Apparemment, le Puy du fou n’a pas le budget pour casser réellement une maquette. On ne s’attache à aucun personnage qui eux-mêmes ne s’attachent pas entre eux. C’est manichéen au possible. C’est rempli de bondieuseries… La liste est longue…
Mais y a-t-il quelque chose à sauver ? Pour moi, la musique. Il faut reconnaitre ce talent au Puy du Fou. Elle ne colle pas aux scènes, elle est en constant décalage en essayant de provoquer des émotions qui ne peuvent naître du néant, mais ça s’écoute bien. J’espère un jour faire mon ménage dessus.
Alors, vaincre ou mourir ? Franchement plutôt mourir !