Conspué par une certaine presse au mépris de toute objectivité, Vaincre ou mourir est certes imparfait, mais loin d'être le navet que certains laissent entendre.
Orienté politiquement, il l'est, mais pas plus que certaines horreurs encensées au festival de Cannes. Produit par Canal version Bolloré, on se doute que ce film n'a pas eu à s'autocensurer comme l'excellente saison 2 de Paris Police (1905), qui n'a pas mentionné une seule fois la loi de séparation des Églises et de l'État.
N'étant pas spécialement royaliste, j'ai pu ressentir un certain inconfort à voir la République ainsi diabolisée, mais n'oublions pas qu'il s'agit là de la Convention et pas de la 5ème République. Il s’agit simplement ici d’adopter le point de vue des Vendéens d’il y a 200 ans. La gymnastique émotionnelle et intellectuelle nécessaire afin d’apprécier ce que propose ce film n’est donc pas très exigeante.
De plus, les massacres vendéens et autres chouanneries sont une réalité historique, n'en déplaise aux révisionnistes et autres chantres de la théorie “des mémoires” et de la “post-vérité”.
La mise en scène souffre de certaines maladresses mais propose également quelques originalités (par exemple les coups de fusils étouffés). Dans l’ensemble, le film est de facture honorable malgré son budget clairement limité.
Le plus grand reproche que l'on puisse faire à ce film est son aspect extrêmement condensé. En effet, raconter une telle fresque en 2 heures rend nécessaire l’usage de cette voix off (mais pas de ces foutus historiens en intro). Vaincre ou mourir aurait ainsi gagné à être une trilogie, ou même une série ; il m’a d’ailleurs été difficile de ne pas penser à Andor en visionnant ce film.
Vaincre ou mourir a dans tous les cas le mérite de mettre en avant un chapitre de l'histoire de France méconnu du grand public, dans une démarche orientée mais certainement pas malhonnête.