Ah la la...que dire de ce Valérian. Sans m'imaginer un chef d'oeuvre, je l'attendais quand même ce projet, de par son ampleur et son caractère inédit en France. Mais la déception est bien là.
Visuellement, Valérian concurrence sans problème les plus grandes productions américaines. Le spectacle est beau, la promesse est donc tenue.
Côté scénario en revanche...C'était un point noir venant de Besson, on le savait déjà, mais pas à ce point. La trame scénaristique est floue, les enjeux difficilement saisissables et ce dès le début du film, en découle ainsi un sentiment d'ennui devant ce déluge de CGI qui malheureusement ne se dissipera pas. Les dialogues sont d'un niveau douteux, les personnages mal écrits et mal interprétés. Si Dane Dehaan fait ce qu'il peut avec ce qu'il a, Cara Delevigne n'est définitivement pas faite pour le cinéma, tout comme Rihanna, qui devrait retourner à la musique et s'y cantonner. Je passerai sur Clive Owen et Ethan Hawke, il n'y a même rien à dire tant leurs personnages sont faibles. Il s'agit même d'un simple caméo pour ce dernier.
Un mot concernant la BO : Alexandre Desplat me donne de plus en plus l'impression de se contenter 9 fois sur 10 du strict minimum. Il est ce genre de compositeur qui enchaîne les BO comme à l'usine. De temps en temps, on se retrouve avec de vraies belles compositions (Benjamin Button, The Grand Budapest Hotel) mais elles sont noyées parmi des BO de remplissages. Ici c'est ni bon, ni mauvais. Passable, sans personnalité, par du grand Desplat c'est certain. Peut-être aurait-il fallu garder Eric Serra pour retrouver les sonorités métalliques du Cinquième Elément qui donnaient une dimension supplémentaire au film, servait l'histoire et ne se positionnait pas comme un simple papier peint.
Valérian, c'est donc une grande entreprise farfelue lancée dans un paysage cinématographique français pas habitué à ce genre de productions par un réalisateur qui effleure le meilleur comme le pire depuis le début de sa carrière. Mais sa lubie d'écrire des scénarios à tour de bras, plus ou moins bons (souvent moins bon, à voir les productions Besson écrite par Monsieur telles Banlieue 13 et sa suite, le néant absolu) ne semble pas s'arrêter en dépit des innombrables critiques à ce sujet. Sérieusement, personne n'est là pour l'avertir que c'est très mauvais ?
C'est du gâchis quand on voit les efforts fournis par Besson et la passion qui l'anime durant ses tournages.
Très honnêtement, je garde une certaine affection pour le bonhomme parce que justement, il reste un passionné, capable de faire de très bonnes choses, de repousser les limites d'un cinéma hexagonal souvent figé entre comédies idiotes et films trop confidentiels. Mais bordel, qu'il se paye un scénariste.