Présenté à Cannes en 2015, Valley of Love est le dixième long-métrage pour le cinéma de Guillaume Nicloux et met en vedette Isabelle Huppert et Gérard Depardieu, trente-cinq ans après Loulou de Maurice Pialat.


D'une durée plutôt courte et se concentrant principalement sur son couple vedette, Valley of Love est une sorte d'errance cathartique, une réflexion sur le pardon et le deuil, ainsi que sur le temps qui passe et nos rapports entre les uns et les autres au fil des ans. Loin de la contemplation méditative attendue, le film de Guillaume Nicloux est au contraire extrêmement bavard (dans le bon sens du terme), s'articulant tout autant autour des échanges de ces parents en deuil que sur la beauté des grands espaces américains.


Des décors naturels d'ailleurs filmés avec un bel amour de cinéaste, Nicloux parvenant à créer une certaine ambiance et un cadre parfait pour ses comédiens, bien aidé il faut le dire par un superbe scope et par la photographie de Christophe Offenstein, justement récompensée par un César. Bien que le rythme soit languissant, l'ennui ne pointe jamais son nez, l'authenticité des dialogues nous gardant constamment en éveil.


Bien que me gardant de toute sur-interprétation hâtive, je n'ai pu m'empêcher de voir en Valley of Love une sorte de miroir à peine déformé, la ressemblance troublante entre la star Depardieu et son personnage à plus d'un titre étant pour beaucoup dans la relative fascination que peut exercer le film. Brisant la frontière entre son rôle, son vécu et l'image que le public a de lui, l'interprète inoubliable de Cyrano de Bergerac touche profondément au coeur, émeut sans jamais en faire des tonnes, à l'image de sa partenaire, elle aussi impeccable et émouvante.


S'il n'évite malheureusement pas le démonstratif dans ses dernières minutes, Valley of Love est un film attachant et réellement touchant, plus d'une fois troublant, pas forcément facile à aborder mais sincère, formellement soigné et hanté par la forte présence de ses deux têtes d'affiche.

Gand-Alf
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Ca ferait un beau parking !, Mon cul devant la télé ou au ciné en 2016. et 2015.

Créée

le 27 mai 2016

Critique lue 408 fois

11 j'aime

2 commentaires

Gand-Alf

Écrit par

Critique lue 408 fois

11
2

D'autres avis sur Valley of Love

Valley of Love
Sergent_Pepper
6

Le pitch était presque parfait.

Il faut reconnaître que bien des éléments étaient alléchants dans ce projet singulier : les retrouvailles de deux sommets du cinéma français 30 après, un décor américain et un pitch singulier,...

le 18 nov. 2015

40 j'aime

3

Valley of Love
BrunePlatine
8

Subtil duo en plein soleil

Une immense claque de soleil, de larmes et de talent. Un film d'une pudeur et d'une subtilité rares, un film pour moi inqualifiable, inclassable - merveilleux - qui réussit à mélanger drame,...

le 11 nov. 2015

21 j'aime

6

Valley of Love
mymp
4

♫ Perdus dans le déseeert ♬

Huppert et Depardieu, deuxième (enfin troisième, il y a eu Les valseuses quand même où il la faisait jouir avec la langue), 35 ans après Loulou de Pialat. À l’époque ils étaient à peine adultes, ils...

Par

le 19 juin 2015

17 j'aime

3

Du même critique

Gravity
Gand-Alf
9

Enter the void.

On ne va pas se mentir, "Gravity" n'est en aucun cas la petite révolution vendue par des pseudo-journalistes en quête désespérée de succès populaire et ne cherche de toute façon à aucun moment à...

le 27 oct. 2013

269 j'aime

36

Interstellar
Gand-Alf
9

Demande à la poussière.

Les comparaisons systématiques avec "2001" dès qu'un film se déroule dans l'espace ayant tendance à me pomper l'ozone, je ne citerais à aucun moment l'oeuvre intouchable de Stanley Kubrick, la...

le 16 nov. 2014

250 j'aime

14

Mad Max - Fury Road
Gand-Alf
10

De bruit et de fureur.

Il y a maintenant trente six ans, George Miller apportait un sacré vent de fraîcheur au sein de la série B avec une production aussi modeste que fracassante. Peu après, adoubé par Hollywood, le...

le 17 mai 2015

212 j'aime

20