Une immense claque de soleil, de larmes et de talent.
Un film d'une pudeur et d'une subtilité rares, un film pour moi inqualifiable, inclassable - merveilleux - qui réussit à mélanger drame, comédie, fantastique, bouscule nos certitudes, nous envoûte par ses contrastes lumineux, entre soleil de plomb et nuit opaque.
C'est une histoire tendre, douce, cruelle, qui fait mal, qui remue, qui interroge.
Huppert et Depardieu, monstres sacrés que Guillaume Nicloux parvient à sublimer comme jamais, se regardent dans les yeux (doux), se rappellent leurs jeunes années... C'était le temps de l'amour, et ça l'est toujours pour ce couple qui, malgré le temps, la distance et les blessures, continue de se porter une indicible affection.
"Valley of Love" parle de deuil et de culpabilité, de ces cancers qui rongent, du corps qui fait mal quand il a du mal-à-di(r)e. Et pourtant malgré la douleur et la noirceur, il émane de ce film une beauté, une grâce incroyables : certains plans sont d'une poésie totalement hypnotique, avec cette lenteur contemplative qui m'a quasiment mise dans un état second. La photographie est fabuleuse, acteurs et décors se fondent dans une torpeur torride qui installe une atmosphère surprenante, vraiment originale, pour moi totalement inédite.
Le spectacle solaire de ces deux êtres, assaillis par une douleur qu'ils n'osent exprimer et qui les rattrape, complices et orgueilleux, m'a bouleversé de sa justesse et de son humanité.
Merci, Monsieur Nicloux, c'est un très grand film que vous nous avez offert là : un très beau moment de cinéma.