Je suis sortie du cinéma

Je suis sortie du cinéma, vide et remplie à la fois.

Les petites gouttes qui tombent sur moi, je me souviens avoir eu froid.
Je suis sortie du cinéma mais le cœur encore dedans.

C’est un tout, léger et lourd, à la fois humain et inhumain. C’était sincère, drôle, je suis passée du rire aux larmes, puis j’ai rigolé en pleurant, et inversement. En une heure et demie, j’ai pu éprouver la joie, la haine, la peur, l’amour, la moquerie, la compassion, c’est un film pour moi, prometteur, engagé, futuriste, bienveillant, politique, social et touchant. Je suis entrée dans un cinéma que j’appellerais Parfait, tant il parle bien de l’amour et de la mort qui nous complètent. Rarement j’ai pu voir un positionnement si juste dans le 7ème art, qui nous explique que l’amour tue, autant que l’homme possède cette volonté de tuer l’amour. Magiquement, j’ai pu ressentir cette volonté de mourir pour autrui. Dans le noir j’ai pleuré, quand ils parlaient de leurs dernières volontés.
Je suis sortie du cinéma, pas la tête dans le vrac comme ces dernières fois. Je suis sortie du cinéma en étant certaine d’avoir regardé un film spécial pour moi.

Je suis sortie du cinéma, amoureuse de cette vérité, passionnée par cette manière de parler aux spectateurs, comme à un fils, un ami ou une âme sœur.

Je suis sortie du cinéma, en étant certaine d’y rentrer à nouveau, revoir cette œuvre, répéter ce même schéma invincible comme celui de l’amour qui tue l’homme et l’homme qui tue l’amour.