Bienvenue à cette Nuit d'Horreur ! Bienvenue !

Commençant d'abord sa carrière cinématographique comme acteur, le cinéaste de cette Nuit d'Horreur, Tom Holland (Jeu d'enfant, La Peau sur les os) devient vite scénariste début eighties en gribouillant notamment les scénars de Class 1984 & Psychose 2. Vampire, vous avez dit vampire ? est sa première mise en scène toujours sous son écriture, une très bonne série B d'horreur de Vampires dont il apporte au mythe du sang neuf, produit par Columbia Pictures au budget dérisoire de 9 petits millions de dollars dont un seul réservé aux effets spéciaux de Richard Edlund & Albert Lannutti ainsi que les maquillages de Ken Diaz.
Lorsqu'il découvre que son nouveau voisin est un vampire, Charley Brewster demande de l'aide à Peter Vincent, un acteur déchu, reconnu pour avoir incarné à l'écran un célèbre tueur de vampires.

C'est moi, Peter Vincent ! Le tueur de vampires !

Pour faire face au maître vampire newlook à redingote des années 80, Jerry Dandrige interprété par Chris Sarandon (La Sentinelle des maudits, Safe) c'est l'enfant star, Roddy McDowall (Qu'elle était verte ma vallée, 1001 Pattes) en grand tueur de Vampires, Peter Vincent qui s'y colle encouragé par les jeunes adolescents amoureux, William Ragsdale (Mannequin 2 : On the Move, Le chaos) & Amanda Bearse (Vacances de folie, The Doom Generation) alors âgés respectivement de 24 & 27 ans à l'époque !
Au casting vampirique, Ed le démon, Stephen Geoffreys (Moon 44, Check Point), Jonathan Stark (Projet X, House II : la deuxième histoire), Dorothy Fielding (200 000 dollars en cavale, Embrasse-moi, je te quitte) et Art Evans (A Soldier's Story, 58 minutes pour vivre).

Le maître vous tuera pour ça ! Mais pas d'un coup, lentement très lentement !

Charley Brewster embrasse amoureusement Amy. La T.V. diffuse « Fright Night/Nuit d'Horreur » dont le héros est Peter Vincent, célèbre tueur de vampires. Il fait nuit. Dans la maison voisine, Jerry Dandrige et son garde du corps, Billy Cole, emménagent un cercueil pour tout bagage. Charley comprend vite que son séduisant voisin est un vampire. Il prévient la police qui lui rit au nez. Son ami, Ed le démon, le renvoie chez lui avec croix, eau bénite, ail et la certitude qu'un vampire ne fait pas de visite sans y avoir été convié...

Arrière suppôt de Satan !

Ah, ah, ah... Vraiment ? Il faut avoir la foi pour que ça marche contre moi, Monsieur Vincent !

C'est en 1985 que le genre moribond du vampirisme prend une bonne transfusion de sang suite à ce succès surprise aussi bien commercial avec 25 millions de dollars de recette mondiale et critiques, quelques mois après le space vampires de Lifeforce et avant le regain des Majors avec Vamp, Génération perdue ou Aux frontières de l'aube... Le succès du film tient sur plusieurs aspects, un vampire movie dans une banlieue américaine sur un ton de comédie qui revitalise le mythe en incorporant un petit côté sexuel en utilisant bien sûr tous les clichés habituels (le vampire et son goule dans leur maison hantée, de sensuelles victimes dévêtues, les chasseurs de vampires avec leurs armes, eau bénite, ail, crucifix et miroir...) du genre. Vampire, vous avez dit vampire ? est toujours aussi distrayant dans la mise en scène Hitchcockienne de Holland, Sarandon est sensuellement splendide en vampire moderne, un suceur de sang séducteur qui siffle les notes de Strangers in the Night et drague en discothèque. Bien qu'étant un second choix, McDowall est impayable dans le personnage de Peter Vincent, nommé ainsi en l'honneur de deux acteurs préférés du réal, bien connus pour leurs prestations dans des films d'horreur, Peter Cushing & Vincent Price. Pour ce dernier, Holland a spécialement écrit le rôle du grand tueur de vampires mais Price avait cessé d'accepter ce genre de rôles. Le couple à l'écran Charley & Amy se dirigera ensuite sur une carrière à la télévision, Bearse sera pendant dix saisons Marcy Rhoades D'Arcy, dans la célèbre série télévisée Mariés, deux enfants. Concernant Geoffreys, il collectionna plusieurs rôles plutôt fantastiques jusqu'à 1991, il entama ensuite un grand virage dans sa carrière avec plusieurs films pornographiques gays sous le pseudonyme de Sam Ritter, il a cependant repris depuis quatorze ans sa carrière d'acteur traditionnel.
Voilà un classique instantané, une œuvre fantastique pour le plus grand plaisir des cinéphiles qui malgré son faible budget n'a pas pris une ride, le cinéaste a su mettre l'essentiel à l'écran aidé par les décors de John DeCuir Jr. & Jerry Adams, par les costumes de Robert Fletcher moins flashy qu'à l'accoutumée pour une production de 85, une musique incroyable du compositeur Brad Fiedel et les inventifs effets spéciaux sont toujours bonards dans les transformations visuels des personnages et le grand final chez Dandrige.

Ah, ah, ah ! Ah, ah, ah ! Il est mignon, Brewster !