Vampyr est clairement marqué par cette époque où le cinéma sortait tout juste des limbes du muet et naissait au parlant. Cela lui donne un charme particulier. Le film garde encore les codes du muet tels que : les intertitres, l'hyperexpressivité des acteurs, la lenteur de l'action, le travail sur l'atmosphère par le jeu des ombres et lumières. Et les dialogues au final restent très peu nombreux.
Film « d'horreur », Vampyr nous plonge dans un climat inquiétant où le danger semble être partout sans montrer son visage et sans qu'on sache ce qu'il est et où il se trouve avant de révéler peu à peu son identité. C'est à travers les yeux du jeune David Gray que nous le percevons. Celui-ci se rend dans une auberge au crépuscule. Autour de lui, tout lui semble étrange : des ombres qui s'animent, des rencontres insolites le tout accompagné d'une musique inquiétante et d'un décor lugubre. C'est en sa compagnie que nous entrons dans cette histoire et la vivons avec lui.
Vampyr est un petit bijou du début des années 30. Un film d'horreur sans images gores, sans sang qui gicle, sans scènes spectaculaires mais d'une grande puissance suggestive grâce au soin apporté à la réalisation et grâce à la technique de la surimpression qui donne lieu à des plans surprenants et originaux et enfin grâce à la force des images et des symboles. Vampyr nous donne l'étrange sensation de vivre un rêve éveillé et vient remuer les peurs les plus profondes qui habitent la psyché humaine.