Etant assez sidéré en voyant les notes de ce "documentaire" sur SensCritique, j'ai envie de contrebalancer ces critiques positives en ressortant un avis que j'avais rédigé en 2010 :
Ce doit être le seul film dont j'ignorais l'existence et que m'a fait connaître ce weirdo que j'ai rencontré dans ces magasins de DVD d'occasion où il traîne. Après ses habituels "rohlala la fille là bas je la ferais bien jouer dans mon film", il m'a présenté ce DVD, qui m'a intéressé de suite : de "vrais" vampires dans un documentaire, fabuleux !
Après avoir lu des commentaires sur le net, je me suis dit que je devais peut être regarder ça au second degré.
Ca m'a permis de prendre à la rigolade ce que disaient les interviewés, car en fait il vaut mieux...
Le réalisateur est un néophyte dans le domaine du vampirisme, il débarque là dedans et interroge par-ci par-là en voulant donner de l'importance à ce qui n'en a pas. Il commence par un salon de tatouage, des gens dans la rue avec des prothèses dentaires, et les appelle "vampires" pour faire comme si c'en était des vrais, comme s'il avait de quoi faire un film.
En fait, il s'agit la plupart du temps de losers qui se disent être des prédateurs, qui veulent donner de l'importance à leur vie et se faire remarquer, qui clament qu'ils sont "maléfiques" et qu'ils le montrent au monde en s'habillant ainsi. Il y a de quoi rigoler, surtout que le réalisateur fait comme s'il y croyait, car j'espère qu'il ne croit pas aux bêtises qu'il prononce lui-même, par exemple quand il filme un type sortir un tas d'argent en commentant "where does this money come from ? Who are those vampires ?". Si lui y croit, le spectateur n'est pas aussi dupe heureusement.
Ca peut se résumer à peu près comme ça : pleins de nigauds qui se prennent pour de vrais vampires, pour qui les films et les livres sont des déformations de la réalité (non mais... pas croyable...), et qui se cherchent surtout un prétexte pour se réunir autour de mythes avec des gens comme eux et des nymphos.
Certains ont quelques paroles censées et convaincantes, qui expliquent de façon plus rationnelle leur choix de passer du côté obscur, mais ils se font plus rares.
Le réalisateur est aussi néophyte question cinéma. Tout ce qu'il fait c'est exploiter le sujet, filmer les dérives de ces gens un peu fous et qui font de la suspension (c'est marrant, j'ai découvert ça cette semaine, il s'agit de se suspendre au bouts de crochets plantés dans la peau ; récemment j'ai revu Hellraiser, et maintenant je vois ce docu) qui sert aussi de rituel de sang, des messes sataniques, et une connerie pas croyable que je vous décris : vous vous souvenez de ce genre de pailles fantaisie de quand nous étions gamins, celles qui s'entortillent, certaines passant par des fausses lunettes, etc ? Eh bien dans Vampyres on voit une femme se faire passer une paille sous la peau de son bras, pour boire quelques décilitres de sang... tout ça pour ça, je trouve que c'est un procédé grand-guignolesque pour pas grand chose.
Bref, le réalisateur filme tout ça en passant des USA à la France avec un détour par Venise pour finir au Japon, il devait être bien content d'être payé pour ça. La réalisation n'a rien de spécial, en fait ce n'est pas tellement organisé si ce n'est selon la chronologie. Et la façon de filmer est légèrement anarchique.
Si vous voulez rire un peu en voyant un tueur fou de sang qui bossait dans une morgue, des jeunes trop nourris à "Blade" et à "Underworld", des fêtes de vampires dans une église, et autres scènes frappantes et histoires abracadabrantes qui laissent nous questionner sur la santé mentale des personnes présentées à l'écran, Vampyres est fait pour vous.
Par contre, si on rit au début, ça devient assez saoulant vers la fin car on nous colle des interviews au bout desquelles on comprend finalement qu'elles ne sont pas placées selon un sens, puisque le réalisateur ne nous mène nulle part, et se dépêche de bâcler une conclusion durant le générique de fin.
J'ai découvert par la suite que le réalisateur a écrit un bouquin sur Twilight. J'aurais dit que sa crédibilité s'est évaporée, s'il en avait eu.