Vanguard est une société de sécurité menant des opérations aux quatre coins du globe et ce, dans le plus grand des secrets. Cette fois-ci, ils ont pour mission de protéger un businessman et sa fille contre les menaces d’un groupe terroriste.
On prend les mêmes et on recommence ? A peu de chose près, on serait tenté de le repenser tant ce film a des similitudes avec Kung Fu Yoga (2017), le précédent film de Stanley Tong où l’on retrouvait déjà Jackie Chan. Une intrigue qui nous fait voyager tout autour de la planète, avec une avalanche d’SFX dégueulasses et des animaux en CGI digne du début des années 2000.
Vanguard (2020) a beau être un blockbuster pété de thune, bizarrement, cela ne se ressent jamais. C’est à se demander où est passé tout le fric, en dehors de tourner dans 5 pays différents (Zambie, Angleterre, Émirats arabes unis, Inde & Taïwan). Le film lorgne sur plusieurs franchises de films, s’en inspire et parfois, pompe allègrement. De Mission : Impossible en passant par Fast & Furious, le réalisateur en fait des tonnes alors que son intrigue est totalement conne et torchée sur un coin de table. Mais ce qui va vous assommer et vous fatiguer le plus ici, c’est le montage parkinsonien rendant les séquences illisibles. Sachant que l’on termine le film avec une désagréable impression, celle de s’être foutu de notre gueule en nous offrant une telle purge au point d’en ressortir avec une occlusion oculaire.
Comment est-ce possible qu’en 2020, avec autant de pognon, il soit possible de chier un tel film ?
C’est incompréhensible que sur un pareil blockbuster, on ait des CGI aussi méprisables, le résultat final est tellement abject, notamment avec les animaux de la savane (le lion et les hyènes). Le pire étant les cascades en voitures nous rappelant de tristes souvenirs, notamment ceux liés au film Torque, la route s'enflamme (2004) de Joseph Kahn. Ils n’auront reculé devant rien, entre la limousine qui fait des drifts en plein Londres et le garage de « kékés / beaufs-land » à Dubaï avec les bagnoles couvertes d’or. D’ailleurs, les séquences tournées aux Émirats atteignent le summum de la vulgarité visuelle. En parlant de voiture, il est amusant de constater que dans tous les plans, à chaque fois elles apparaissent rutilantes et clinquantes. Des Volvo immaculées tout le long du film, pas un gramme de poussière, aussi bien dans la savane que dans le désert du Moyen-Orient. Et comble du ridicule, les impacts de balles sont de simples stickers collés sur les vitres.
Quant aux fans de la première heure de Jackie Chan, si vous pensiez le voir faire des acrobaties à la con, vous serez déçu. A 66ans, ce dernier s’avère peu combattif (il occupe un rôle de second plan dans la peau du leader de la société de sécurité). Bien évidemment, pour parvenir à vendre leur bouse, les distributeurs n’ont eu d’autre choix que de le faire figurer en premier plan sur l’affiche, comme s’il occupait le premier rôle.
Un film d’action un poil propagandiste et qui résume l'Afrique aux safaris et les arabes à Daesh. 90min d’action (je vous épargne les 10min du générique) illisibles, sur-découpées et plombées par une utilisation abusive de fond-vert et des plans numériques d’un autre âge (toute la partie à Dubaï résume parfaitement le malaise que procure le film et la génance dans laquelle on se trouve).
Typiquement le genre de film que l’on peut cataloguer comme étant un viol visuel, on n’y était pas préparé et ils nous l’ont mis profond.
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