Vanishing Waves par pierreAfeu
Curieux objet que ce film aussi stimulant que raté, ambitieux mais inabouti, brassant trop pour moins étreindre, lituanien de surcroit [donc mystérieux], illustré par la musique du si sympathique Peter Van Poehl...
Vanishing waves est un récit de science fiction à l'ancienne, davantage mental que spectaculaire, puisant son esthétique et son inspiration dans les productions des années 60-70, chez Lynch peut-être, enveloppant le tout dans une ambiance à la fois glaciale et sensuelle. L'idée de départ n'est pas nouvelle mais toujours intéressante : quand on connecte le cerveau d'un scientifique à celui d'une accidentée dans le coma, que se passe-t-il ?
Le manque de moyens est flagrant. il semble alors que la réalisatrice ait décidé de mettre le paquet sur certaines scènes et certains effets, d'où un décalage inconfortable entre des parties particulièrement soignées et d'autres aussi tristes que pauvres. Ce déséquilibre est également présent dans un scénario bancal, comme tiraillé entre désirs d'évasion et volonté de dire. Pas assurée, sans doute, par la force de ses délires oniriques, Kristina Buozyte n'arrive pas à donner à son film l'élan nécessaire, le rabrouant sans cesse en le noyant de dialogues parasites.
Si certaines séquences sont vraiment réussies [la poursuite de fin étant la meilleure], certains décors assez bluffants [la salle d'expérience, la maison sur la plage, la table du dîner], on se perd le plus souvent dans de tristes décors de carton pâte et des sous intrigues sans intérêt, le casting plus que moyen n'arrangeant pas les choses.
C'est finalement l'ennui qui l'emporte.