Les sanglots longs des violons de Laughton
Un de ces films complètement inconnus qu'on prend sur un coup de tête à cause d'un casting trois étoiles et d'un prix dérisoire, une très bonne surprise au demeurant.
Charles Laughton co-produit, co-scénarise et joue le rôle principal d'un hommage particulièrement touchant aux artistes de rue, ces types qui récitaient, jouaient, dansaient ou chantaient devant le public qui faisait la queue devant les salles de spectacle histoire de grappiller two pence par-ci par-là... Un peu nos chanteurs du métro, mais sans le côté glauque intrinsèque à cet abominable moyen de locomotion.
Charles joue un artiste de rue professionnel, un soir, il tombe sur une petite voleuse et lui découvre un potentiel certain comme danseuse, il décide alors de faire équipe avec elle...
Le film doit durer une heure vingt-cinq à tout casser, et même si la copie du DVD est un poil abominable, le film est plutôt charmant. La vie dans les mansardes, la débrouille dans la rue, tous ces moments sont parfaitement adorables et Charles Laughton emballe ça dans un rôle à la Michel Simon avec son talent habituel.
Vivien Leigh, égale à elle même, joue à la fois sur son côté mignonne et sur son côté peste, et nous avons en prime le droit à un Rex Harrison jeune parfaitement frétillant, même s'il me rappelle terriblement un ami de jeunesse...
Chouette film dans la veine d'Une étoile est née, sorti un an plus tôt, émouvant sans être mélo, amusant et pittoresque, avec même de très jolies séquences, aucune raison de vous priver.