Les Amoureux sont seuls au monde
Loin d'être ma période cinématographique favorite, les années 30 n'en restent pas moins des années importantes, où le talent de certains grands cinéastes a pu apparaître aux yeux du monde entier...
Par
le 3 déc. 2018
Loin d'être ma période cinématographique favorite, les années 30 n'en restent pas moins des années importantes, où le talent de certains grands cinéastes a pu apparaître aux yeux du monde entier. Même s'il a largement commencé avec le muet, c'est notamment le cas de John Stahl, qui par la suite inspirera tant de classiques à Douglas Sirk, dont on peut dire qu'il est son « remakeur » attitré (celui-ci n'échappera d'ailleurs pas à la règle avec « Les Amants de Salzbourg » dix-huit ans plus tard). Si j'ai un « souci » avec cette époque, c'est notamment à cause des réalisations d'alors, avec caméra presque constamment fixe, ne permettant pas beaucoup de possibilités techniques.
Toutefois, ce « problème » s'estompe très vite devant la délicatesse dont fait preuve le cinéaste vis-à-vis de ses personnage et de l'intrigue. Aucun jugement, aucun cynisme, juste une belle histoire d'amour dont on comprend vite qu'elle sera très compliquée, pour ne pas dire impossible. La force de Stahl est pourtant de parvenir constamment à maintenir l'illusion, de nous donner follement envie d'y croire, que ce soit par l'infinie douceur des dialogues ou la sensibilité des situations, mettant en lumière deux personnages particulièrement attachants, dont le comportement peut pleinement se justifier à chaque instant, même s'il est difficile à accepter pour l'autre.
C'est juste beau, avec quelques scènes d'une étonnante poésie
(la barque au milieu de l'église envahie par l'eau : vraiment très joli)
et un duo Charles Boyer - Irene Dunne confirmant qu'il était l'un des plus séduisants de sa génération, comme il l'avait d'ailleurs déjà prouvé dans la première version d' « Elle et Lui ». Peut-être aurait-il fallu un sous-texte politique plus présent et plus engagé, mais vu que nous ne sommes qu'en 1939, parler de l'importance des syndicats dans la lutte pour le droit des femmes (au travail, en l'occurrence), c'est à souligner. Bref, malgré un léger manque d'ampleur, il ne serait que justice de redécouvrir ce mélo ayant tout pour nous aller droit au cœur : une veillée qui mérite amplement qu'on lui consacre une soirée.
Créée
le 3 déc. 2018
Critique lue 202 fois
D'autres avis sur Veillée d'amour
Loin d'être ma période cinématographique favorite, les années 30 n'en restent pas moins des années importantes, où le talent de certains grands cinéastes a pu apparaître aux yeux du monde entier...
Par
le 3 déc. 2018
Du même critique
Thierry de Peretti est un réalisateur doté d'une bonne réputation, notamment grâce à « Une vie violente », particulièrement apprécié à sa sortie. J'y allais donc plutôt confiant, d'autant que le...
Par
le 20 août 2022
32 j'aime
8
Cinq ans d'attente, avant que la crise sanitaire prolonge d'une nouvelle année et demie la sortie de ce 25ème opus, accentuant une attente déjà immense due, bien sûr, à la dernière de Daniel Craig...
Par
le 7 nov. 2021
29 j'aime
31
Je le sentais bien, pourtant. Même si je n'avais pas aimé « Momo », adapté du même Sébastien Thiéry, cela avait l'air à la fois provocateur et percutant, graveleux et incisif, original et décalé,...
Par
le 25 sept. 2021
25 j'aime