Maboul kitchen
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Il n’y a pas très longtemps, La vie très privée de Monsieur Sim sortait sur nos écrans. Bacri incarnait un commercial raté et dépressif. Dans un traitement différent, Vendeur s’en approche par un point commun et essentiel : la solitude du personnage central. On suit l’histoire d’un père et son fils comme il en existe tant d’autres. D’ailleurs faire un film sur un vendeur de cuisine n’est clairement pas bandant. Et pourtant, il suffit de placer Melki (Serge) et Marmai (Gérald) dans les rôles principaux, et le tour est joué.
Charisme, empathie pour les personnages, subtilité de jeu, tout y est. Ces deux acteurs là sont dans l’être, jamais dans le paraître. Avec une mise au point tremblante, la netteté n’est pas toujours au rendez-vous. De sorte que l’on pourrait confondre qui est le père, vendeur hors pair ayant passé sa vie seul avec sa thune et ses putes. Et son fils, jeune restaurateur en perte de confiance et sans le sou. Tel père, tel fils, c’est commun, mais judicieusement amené par Descloux, qui réalise ici son premier long-métrage. Lorsque Serge engueule Gérald, il se parle à lui-même et se rend compte du vide qu’il laissera derrière lui. Comme l’a fait son propre père avant lui. C’est dramatique, car d’une banalité sans nom.
Alors comment faire pour briser ce lien tragiquement indéfectible ? Parler, pour commencer, puis agir, si cela ne suffit pas. Deux choses que fera le personnage de Melki, acteur bien trop rare à l’écran et à l’interprétation d’une justesse inouïe. Habitué à mener la barque et à s’affirmer comme le leader dans un collectif (Nos futurs, Le plus beau jour du reste de ta vie), Marmai est en retrait, dans l’ombre totale de son père. Il démontre par là son intelligence à se fondre dans la masse en livrant une prestation discrète mais essentielle. Comme quoi, un pitch qui n’est pas vendeur peut s’avérer être un super film.
Créée
le 18 mai 2016
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