Vendredi 13 par Nicolas Montagne

Vendredi 13 n'a aucune qualité cinématographique a priori. En tant qu'objet-film, il faut bien dire que la mise en scène est ridicule et que les acteurs sont très mauvais (Kevin Bacon aussi), mais avec le recul dans l'histoire du cinéma, on peut se demander si d'autres films nous ont autant fait peur. Certains ricaneront à la lecture de cette phrase, mais l'auteur de ces lignes pense que ce film est un des films les plus effrayants de tous les temps.

D'où peut donc venir cette peur alors que de toute évidence, ce film est un navet? L'explication est simple: ce film est un recueil des peurs universelles. Tout d'abord, l'action prend place au Camp Crystal Lake, où nombre d'événements bizarres ont eu lieu. On a notamment un garçon noyé dans d'étranges circonstances et des moniteurs de colonie tués. Le fait d'avoir eu l'idée de placer l'action à la campagne est très fort car c'est un lieu apparemment de relaxation qui est ici transformé en boucherie. C'est donc inattendu. De plus, le camp est construit pour les enfants, et les victimes du tueur sont des moniteurs, ce qui maltraite un thème cher au spectateur: son enfance. Cela le renvoie directement dans des bons souvenirs que le film peuvent pervertir. Enfin, une raison très simple d'avoir peur dans Vendredi 13: le tueur. Rien ne sera révélé pour ceux qui n'ont pas vu le film mais le fait d'être confronté à lui pour s'apercevoir ensuite qu'il y a une autre menace qui plane est encore plus inquiétant que tout le reste. En fait, Vendredi 13 fait appel à tout ce qui nous fait le plus peur (jusqu'à un serpent) pour frapper fort, ce qu'il réussit encore aujourd'hui. Il n'y a qu'à voir le nombre de suites jusqu'à aujourd'hui (9 et un cross-over) pour s'en convaincre et voir à quel point l'aura de Jason est puissante dans le cinéma d'horreur. Un chef d'oeuvre, point barre.