En 1982, Friday the 13th Part III a conquis le box-office, grâce à l’attrait de la 3D, même si le film en lui-même manquait cruellement de qualité. Fort de ce succès commercial, la Paramount Pictures décide de lancer une suite, un chapitre final à la saga Friday the 13th.

En 1984, Friday the 13th : The Final Chapter sort dans nos salles obscures. Ce quatrième épisode, présenté comme le chapitre final, s’impose pourtant comme l’un des meilleurs volets de la saga, une véritable étape charnière dans l’univers de Jason Voorhees.

Dès les premières minutes, le spectateur est replongé dans les méandres de l’histoire de Jason Voorhees, avec un récapitulatif des épisodes précédents qui prépare le terrain pour cette supposée conclusion. L’ouverture se déroule dans un hôpital de campagne, où l’on retrouve le corps de Jason. Le réveil brutal du tueur masqué lance une vague sanglante qui prépare les spectateurs à un festin de terreur.

L’histoire suit deux foyers bien distincts, ce qui ajoute une dimension narrative plus riche que dans les précédents volets. D’un côté, nous avons une bande de jeunes campeurs venus se divertir dans une maison isolée, entourée par la nature dense et menaçante. De l’autre, une petite famille établie dans une maison voisine, qui apporte une perspective inédite avec la présence d’un enfant parmi les protagonistes.

Dans la première maison, les jeunes représentent tous les clichés du slasher classique : obsédés par le plaisir, ils s’adonnent à des activités frivoles qui les désignent rapidement comme des proies pour Jason Voorhees. Leur séjour ressemble à une fête de camping à ciel ouvert : baignades dans le lac, virées dans les bois, et moments d’évasion. Si ces scènes pourraient être idylliques dans d’autres circonstances, elles deviennent ici le prélude d’une terreur inéluctable.

Parmi eux, certains personnages se démarquent, comme les jumelles ou Teddy, mais ceux qui se démarquent le plus sont Jimmy interprète par Crispin Glover, dont la danse maladroite et hilarante est devenue culte, et Sara interprétée par Barbara Howard, jeune fille plus réservée qui tente de résister aux avances de son petit ami. Ces figures apportent une touche d’humanité et d’humour, avant d’être happées par la noirceur inéluctable du sexe, faisant d’eux, des victimes toutes fraîches pour Jason. Les meurtres, orchestrés avec une inventivité macabre, exploitent pleinement l’environnement : corps transpercés, silhouettes traquées dans l’obscurité, crâne écrasé, chaque mort renforce le lien viscéral entre Jason et ce cadre sauvage.

Dans l’autre maison, la famille Jarvis propose une dynamique plus émotionnelle. Joan Freeman joue une mère attentionnée et protectrice, tandis que Kimberly Beck incarne Trish, la grande sœur courageuse. Mais c’est surtout Tommy, interprété par Corey Feldman, qui capte toute l’attention. Avec son ingéniosité et sa fascination pour les masques et les déguisements, Tommy semble être une représentation du célèbre maquilleur Tom Savini, revenu ici pour sublimer les effets spéciaux et, logiquement, les maquillages.

Les meurtres, véritable signature de la saga, atteignent ici leur paroxysme grâce au talent de Tom Savini. Après avoir créé les effets du premier opus : Friday the 13th, il revient pour clore l’histoire de Jason avec un souci du détail fascinant. Le spectacle est sanglant et inventif : une main tranchée, des corps mutilés, et surtout, une scène finale inoubliable où Jason subit un sort aussi violent que mémorable. Tom Savini ne se contente pas de faire du gore gratuit, il transcende le genre avec une esthétique viscérale.

La confrontation entre Tommy et Jason est l’un des points culminants du film. La transformation de Tommy, qui passe d’un enfant terrifié à un adversaire impitoyable, est fascinante. Il n’est pas simplement un survivant ; il devient une figure tout aussi terrifiante que Jason Voorhees lui-même. Cette dualité laisse entrevoir une possible transmission du flambeau, rendant le titre « The Final Chapter » encore plus ambigu.

La bande originale signée Harry Manfredini est exploitée à la perfection dans cet opus. Les cordes stridentes et les sons oppressants renforcent l’atmosphère claustrophobe de ces forêts sombres et menaçantes. Chaque note semble être un écho des bruits nocturnes que l’on entendrait en camping, amplifiant l’angoisse du spectateur.

Sous la direction de Joseph Zito et avec le scénario de Barney Cohen, Friday the 13th : The Final Chapter réunit tous les éléments d’un slasher réussi : des meurtres créatifs, des personnages attachants ou hilarants, des nichons, une tension constante, et un Jason Voorhees au sommet de son art. Ajoutez à cela les effets spectaculaires de Tom Savini et la musique immersive de Harry Manfredini, et vous obtenez l’un des meilleurs chapitres de la saga (ou le meilleur si je ne compte pas l’affrontement contre Freddy Krueger).

Si ce film était censé clore l’histoire de Jason Voorhees, il laisse pourtant planer une question : Tommy Jarvis est-il destiné à devenir le nouveau visage de la terreur ? Cette ambiguïté, conjuguée à l’excellence de sa réalisation, fait de cet opus une œuvre majeure du cinéma d’horreur.

StevenBen
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le 13 déc. 2024

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Steven Benard

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