Dernier film de super-héros de l'année et énième tentative de prolonger une franchise qui aurait peut-être dû s'arrêter au premier pour certains mais il faut bien l'avouer, cette franchise a son public qui sait exactement ce qu'il va voir, soit rien de plus qu'un truc bête mais divertissant comme c'est encore le cas ici. Le comble, c'est que c'est "pas si pire" que les derniers tentpoles à 300M$ que nous pond Hollywood de nos jours!
Oui, c'est vrai, le retour de Venom sur grand écran, malgré un certain enthousiasme de départ, s’avère bien compliqué si on branche son cerveau mais cela fait quand même à minima le taff si on est indulgent sachant d'autant plus ce dernier opus s'avère mieux que le deuxième, ce qui est déjà pas mal en soit.
Une formule déjà bien mâchée
Après avoir instauré un univers différent et quasi indépendant du MCU avec le premier opus, Venom3 tente ici de créer une sorte de nostalgie forcée et construite un peu à la truelle comme si ces grosses ficelles de narration allait suffire à créer une sorte de manque au public, oubliant au passage, encore plus que d'habitude à créer une véritable histoire, bien narrée sans espèce de plot twist bateau, artifices creux, idées claquées au sol, invraisemblance dingues, suspension consentie d'incrédulité mise à rude épreuve, paresse d'écriture à tous les étages et pire, une absence d'enjeux avec une résolution moyennement satisfaisante.
Rendez-vous compte, le dernier tour de piste, la fameuse dernière danse de la saga Venom, vous allez donc voir ce dernier littéralement en train de danser dans un dernier opus s'appelant Venom: Dernière Dance à croire qu'ils ont trop pris le titre au pied de la lettre haha
Revenons à l'histoire, Eddie Brock et son colocataire extraterrestre, Venom, continuent leur cohabitation houleuse, cette fois face à la menace de l'arrivée d'un nouveau méchant dont l'écriture oscille entre le caricatural et l'insignifiant (en vrai, on le voit quasi jamais, 3mins en tout et quasi tout le public l'aura probablement oublié une semaine après la séance).
Soyons honnêtes : le film brasse beaucoup d'air. Dès les premières minutes, on sent l’effort désespéré de recycler l’alchimie du premier film, mais cette fois, la magie opère moins mais c'est un peu mieux que le deuxième. L’humour, autrefois rafraîchissant, devient redondant, avec des blagues et chamailleries qui finissent par tourner en rond, à croire que l'équipe était en roue libre et s'en foutait un peu.
Un scénario en pilotage automatique
L’histoire, censée approfondir la relation entre Eddie et Venom tout en introduisant de nouvelles menaces, s’essouffle rapidement. On se retrouve face à un empilement de scènes d’action finalement assez généreuses qui peinent à marquer les esprits car plutôt génériques, malgré des effets spéciaux plutôt réussis. C'est fou de se dire qu'il y a une meilleure photographie, de meilleurs VFX, une meilleure mise en scène que dans Ant-man 3 et autres tentpoles qui généralement coute 3 fois plus chers (Venom, ici, c'est seulement 110M$ pour plus de 457M$ de recette et c'est toujours en train de monter, possiblement un final avec recette X5 donc rentable- en général, il faut multiplier par 2.5 le budget pour atteindre le point d'équilibre)
Heureusement, tout n’est pas à jeter. Tom Hardy reste fidèle à son personnage, offrant une performance énergique qui maintient l'intérêt, même lorsque le scénario vacille. Les interactions entre Eddie et Venom conservent un certain charme, le casting essaie de faire vivre au mieux les scènes.
En fait, pour ainsi dire, sur le plan technique, ce métrage reste un produit bien emballé avec l'ensemble qui fait quelque chose de respectables mais c'est le contenu qui peche. Les combats, bien que convenus, sont correctement exécutés, et les scènes plus spectaculaires font le job sans atteindre de véritables sommets. La bande-son, elle, se fond dans le décor, efficace mais oubliable. Non vraiment, c'est juste qu'ils en ont rien à faire de l'histoire et le public ne leur en tient pas rigueur à l'instar d'un Fast & Furious.
Bref, ce n’est ni un ratage complet ni une réussite mémorable. C’est un film qui se contente de cocher les cases, sans jamais prendre de véritables risques ou proposer quelque chose de réellement nouveau. On en ressort avec une impression d’inachevé, comme si la saga avait déjà tout dit, mais s’acharnait à prolonger la conversation. Je ne peux pas dire que j'ai passé un mauvais moment devant, mes attentes étant toujours très basses avec cette franchise et je pense que ce retour en demi-teinte, séduira peut-être les fans invétérés du personnage non regardant, mais qui risque de laisser les autres sur leur faim. Si vous cherchez un divertissement léger et sans prétention, pourquoi pas, mais ne vous attendez pas à mordre à pleines dents dans une expérience inoubliable.