Vercingétorix - La Légende du druide roi par DrGnaf
A sa sortie, la critique cinéma de France Inter avait dit "on a beau être en début d'année, je pense pouvoir dire sans me tromper qu'il s'agit du pire film de l'année".
Elle ne se trompait pas.
Heureusement, je n'ai pas payé pour voir cette chose, j'ai eu le plaisir de voir ça en DVD, vidéo-projeté dans le salon d'un copain avec un tas d'autres copains, de l'alcool, des chips, bref, les moyens de supporter ça.
Comment donner une idée de cette catastrophe ? Quelques aperçus devraient suffire...
1) Au début du film, Vercingetorix se bastonne avec une druidesse (ou un truc du genre, ça fait un moment que je l'ai vu...) dans le combat le plus mal monté de toute l'histoire du cinéma, on ne comprend rien à son déroulement, la caméra s'agite, les acteurs aussi. Seul le résultat est lisible : Verci a gagné. Attendez, partez pas, ça n'est qu'un début en douceur...
2) La prise qu'il aurait fallu refaire : à un moment donné, ça chauffe chez les généraux romains, au point que celui qui s'énerve plante son couteau dans un pilier en bois... pardon, essaie de planter son couteau dans un pilier en bois, le rate et recommence pour enfin y arriver. Impossible de croire que c'est fait exprès, il est évident qu'il rate son coup. Mais pourquoi ne pas faire une nouvelle prise ?
3) Les romains finissent par arriver à Alésia, ça va dépotter, il faut nous faire comprendre qu'ils sont nombreux... mais le metteur en scène n'a que 20 figurants. Qu'à cela ne tienne : le petit groupe est filmé du dessus en train d'avancer d'un air martial, de haut en bas de l'écran, puis du coin en haut à gauche au coin en bas à droite, puis du coin en haut à droite au coin en bas à gauche... mais, mais... attendez, dans ces dernier plan, ils tiennent leur javelot de la main gauche... on rembobine, on vérifie : mais oui, ce sont les mêmes images inversées ! Un effet spécial qu'on avait pas vu utilisé depuis Asterix chez Cléopâtre (qui est pourtant très bon, lui !).
3) Pour renforcer cette impression de puissance écrasante, on a droit à un mate-painting sur lequel clignotent des points rouges, charge au spectateur de comprendre qu'il s'agit des uniformes romains vu de loin. Comme il ne faut pas gâcher, lorsque les renforts gaulois arriveront pour tenter de briser le siège, rebelote, mais avec des point bleus...
4) L'épique bataille d'Alésia, voilà encore un épineux problème pour notre metteur en scène désargenté : il manque de personnel, mais surtout, il manque de matos ! Il n'y a pas assez de javelots pour les figurants ! Pas de souci, les jojos feront semblant de lancer des trucs, et on ajoutera des traits noirs à la post-prod. Ben oui c'est exactement ce qui a été fait, ajouter des traits noirs à la post-prod...
Je m'arrête là, mais il y aurait encore long à écrire...
Vous aurez noté que je n'ai pas parlé du scénario : il n'y a guère matière à le faire. Et dire que ce machin est l'un des films français les plus chers des années 2000...