Ma première interaction avec ce film fut lors d’une émission de *E=M6*, où notre bon Mac Lesggy causait de la civilisation romaine et de la Guerre des Gaules. Des extraits du film étaient imbriqués entre deux explications, pour les illustrer. J’étais très jeune, quelque chose comme six ans, et j’étais persuadé que c’était juste des images tournées spécifiquement pour l’émission.
“Ça serait stylé s'il y avait un film comme ça pour de vrai” m’étais-je dis (pas exactement dans les mêmes termes).
Plus tard, beaucoup plus tard, à ma découverte de Senscritique à vrai dire, je découvris que c’était effectivement un vrai film. Je découvris aussi sa moyenne et sa courbe de notes.
“Ah !” me suis-je dis (exactement dans les mêmes termes).
Mais la curiosité et le bon souvenir que m’avait laissées ces images de E=M6 me l’ont finalement quand même fait regarder… et je ne regrette pas vraiment.
Le fait est que le film est plus décevant que merdique. Il est merdique aussi hein, il ne faut pas se leurrer, mais surtout décevant.
La promesse était un genre de Bravehearth français. Le parallèle est plus qu’évident, un héros celte menant son peuple à combattre un oppresseur envahissant. Et on sent bien quelques tentatives de bien faire. Il y a des plans qui sont voulus iconiques, des phrases qui sont voulus mémorables, deux-trois phrases de sous-texte politique intéressantes… bon, rien ne prend parce que c’est mal fait, mais on voit l’intention.
Parce que oui, à un moment, il faut bien dire l’évidence : c’est mal fait.
Ça joue de mal à très mal. Les costumes vont du corrects à achetés le matin à décathlon, spécialement les perruques. La musique va de sympathoche à merdique et hors sujet. Historiquement, ça va du fidèle et recherché à du sérieusement discutable. La mise en scène va du potable aux ralentis (voir accélérés) chelou, en passant par la répétition de cinquante mille fois le même plan à la suite.
Ça donne un peu l’impression qu’il y a deux équipes complètements différentes qui ont bossé sur le film, mais en étant toutes deux au même endroit au même moment.
Et le résultat donne un peu l’impression de voir un Astérix nanardesque se prenant au sérieux.
Mais ma plus grande déception reste les batailles. Enfin, les batailles. Elles n’existent pas justement. C’est extrêmement frustrant de voir de gigantesques armées s’assembler pour que l’affrontement soit torché en trois coups d’épée moues et trois flèches tirées dans le vide.
Je tiens tout de même à remarquer deux choses.
La première, je ne me suis pas trop fait chier. Sans doute parce que Vercingétorix est un personnage que j’aime déjà depuis longtemps et que du coup j’ai quand même envie de le voir faire des trucs. Bon, il y a certes quelques passages un peu étranges et inutiles qui font se demander si on ne s’est pas téléporté dans le film Conan le Destructeur, mais ils sont relativement courts et le scénario avance vite, donc ça va.
La seconde, je tiens à saluer la tentative, certes encore ratée, de s’en sortir à faire croire à des troupes immenses avec vingt figurants. Je ne sais pas si le film a eu un gros budget et donc si c’était justifié. Mais il y a des fois ça marche. Un peu.
Donc voilà, pour une fois ce n’est pas vraiment la rage qui me fait parler, mais bien la déception. Je vois quand même quelques bons points dans ce film, même si c’est surtout dans l’intention. Après, est-ce vraiment l’intention qui compte ?