Paco Plaza est la moitié du binôme à l’origine de la saga horrifique espagnole « REC », saga culte qui a beaucoup fait pour la réputation du film de genre provenant de la péninsule ibérique. Mais si les deux premiers opus ont été réalisés à quatre mains avec Jaume Balaguero et s’avèrent terrifiants et surtout, de loin, les meilleurs, le troisième a été réalisé par Plaza seul et reste un foirage total. Tout comme sa réalisation en solo, « Les enfants d’Abraham », une pâle copie de l’immense « La Secte sans nom » de son collègue Balaguero. Tout ça pour dire que le talent de ces duettistes de la caméra semble d’un seul côté et certainement pas de celui de monsieur Plaza à l’origine de ce Veronica », vaine tentative de ressusciter le film de possession et d’exorcisme à la sauce madrilène. Alors qu’au final, on a droit a un film quelconque, plutôt laborieux et laid à l’œil.
Pourtant au début on y croit. Le film se déroule au début des années 90 et semble s’inspirer d’une histoire vraie (et oui encore !) du seul cas déclaré par la police espagnole comme paranormal et inexpliqué. On est reconnaissant au cinéaste de bien poser son décor et ses personnages où les adultes semblent absents et où tout ce que l’on verra passera par la jeune Veronica du titre. Quelques instants épars, la musique et une certaine ambiance laissent à espérer une atmosphère à la « It follows » ou « Donnie Darko » mais c’est peine perdue. Pourtant, la scène de l’éclipse au début intrigue et masque le manque d’originalité de l’appel du démon par une planche de ouija tandis que le personnage de la sœur aveugle renforce un sentiment de malaise. Mais quand les scènes censées faire peur débutent, on comprend vite qu’on ne tient certainement pas là le nouveau « The Conjuring » mais plutôt un film d’épouvante raté. Seules les représentations du démon sont un temps soit peu originales entre ombres chinoises et forme humaine noircie, comme brûlée.
On a l’impression que le film a été tourné à l’époque où il est censé se dérouler soit trente ans en arrière ce qui n’est pas un compliment. Pas par le grain de l’image vieilli et les décors volontairement rétro mais par l’utilisation de jumpscares maintes fois vus et d’un manque d’originalité flagrant. Comme si Plaza n’avait jamais revu les classiques du genre et croyait être un précurseur. Le retournement de situation final grotesque et l’aspect répétitif des scènes de terreur viennent achever notre patience. Si « Veronica » est bien interprété, ce dont peu de films américains du genre peuvent se vanter, il ressemble plus à toutes leurs séries B qui sortent à la pelle directement en DVD qu’aux vraies morceaux de trouille récents. C’est-à-dire ceux qui participent au renouveau du genre outre-Atlantique, comme l’école James Wan ou les productions Jason Blum des meilleurs jours. Et il ne fait pas non plus honneur aux pépites espagnoles du genre. A éviter.
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