« Pour la première fois de l’histoire de l’Espagne, un rapport de police révèle la présence d’éléments surnaturels inexpliqués lors d’une enquête. Les agents de police ont affirmé dans un document officiel avoir été témoins de phénomènes qui leur étaient inconnus. Ils affirment aussi que certains phénomènes étaient complètement inexplicables. C’est ce qu’on appelle désormais l’affaire Verónica » explique le réalisateur Paco Plaza. Comment résister à la tentation de découvrir les rouages d’une enquête hors du commun, qui efface les frontières entre le connu et l’inconnu ?
Je vous expose ici trois grandes raisons d’aller voir le dernier bébé horrifique de nos voisins espagnols :
1 – La mise en scène est fabuleuse. Le parti pris de Plaza est de miser sur une esthétique léchée, nous transportant dans le Madrid des années 90. Il use de toutes les plus belles techniques du cinéma : steadycam, ralenti, travelling circulaire, travelling latéral… En bref tout ce qui permettra au film Veronica de nous livrer une récit puissant et angoissant. Chaque plan est divinement construit, allant jusqu’à la poésie : je pense ici à cet épisode métaphorique entre la jeune fille et un tableau de chasse. La séance de Ouija, qui déclenchera donc cette malédiction, est elle aussi une vraie prouesse de cinéma, nous amenant dans une ambiance qui prend littéralement aux tripes. Le temps pourra paraitre long pour certains spectateurs, mais à mon sens, ce choix apporte une vraie valeur ajoutée au récit, laissant doucement le tragique gonfler à l’écran.
2- Dieu n’y est pour rien. Ah enfin un film qui cesse de tout ramener aux bondieuseries. La bonne soeur du film dit même à la paniquée Veronica de lui foutre la paix. Concrètement, le fait que la religion soit complètement annihilée donne au film une dimension toute autre, encore plus inquiétante, car il supprime toute échappatoire. Ainsi, plus le film avance, plus nous voyons l’espoir dépérir. Veronica doit ainsi faire face à ses erreurs, à cette entité qui n’a ni nom, ni visage, qui est simplement là pour la détruire et toute sa famille avec elle.
3- La musique est à tomber. Veronica mise sur une bande son d’époque, et riche en titres pop espagnols. Le compositeur Chucky Namanera opère un très bon mix entre musique lancinante et ambiance synthé 80’s. Etrangement, on se demande si dans le cinéma de genre, il n’y aurait pas désormais une tendance à insister sur ce genre de musique. Je pense bien évidemment ici à Stranger Things ou encore It Follows. Mais pour une fan inconditionnelle telle que moi de ces sonorités si typiques, c’est de loin une vraie qualité.
La film fera beaucoup de sceptiques, car il mise sur des thématiques surexploitées, mais analysé dans son ensemble, Veronica est un film très efficace qui fait honneur au cinéma espagnol. Pour les adeptes du « inspiré d’une histoire vraie », le film saura donc vous faire frissonner…