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Sous le soleil méditerranéen se lève une sombre lumière... deux êtres que tout oppose, autant sur le plan politique, social et de sexe... l'une, riche, méprisante et à la langue assassine, humiliant l'autre pauvre, rageant d'une sourde colère, militant communiste à ses heures mais où quelques propos laissent deviner un militant du patriarcat... deux êtres qui nous sont peints à petites touches savoureuses... mais à gros traits bien appuyés... le portrait de la femme nous la montrant détestable... donc deux êtres, suite à quelque mésaventure maritime née d'une décision autoritaire de celle qui possède le pouvoir, se retrouvent isolés sur une île déserte au milieu de nulle part...

Et sur cette île les rapports se transforment, le dominé devenant dominant... se montrant tout aussi méprisant envers sa victime non du fait de l'idéologie mais de ses idéaux patriarcaux... son portait prenant une teinte grise... voire très noire... les idéaux politiques étant balayés par les rapports de domination... les idéologies étant renvoyées l'une et l'autre par un même miroir...

Il n'y a plus de rapport politique et social, juste une confrontation entre deux sexes, l'homme allant jusqu'à l'ignoble... avant que, gagnés l'un et l'autre par ce retour à la nature ils se fassent image d'une utopie rousseauiste... de cette perception toute occidentale des mythes des origines... un peu comme une image d'un Adam et d'une Eve dans un Éden où la pomme n'aurait pas été croquée... où toute les contraintes morales et sociales s'effondreraient... mais où persisterait une violence patriarcale trop intégrée... même si elle tend au fil de longs plans à s'amenuiser...

Mais le monde est monde et malgré ce que l'héroïne percevait et mettait en garde le héros masculin... en quoi la civilisation briserait ce conte... lui alors qu'elle lui demandait avec force de ne pas croquer la pomme... la croqua... Adam provoqua la chute et leur malheur...

La réalisatrice matérialise donc les conflits tant politiques que culturels de l'Italie (et du monde) des années 70, nés d'une civilisation corruptrice d'une utopique nature.

LaurentNotuas
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le 22 juil. 2022

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Laurent Notuas

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