Dans la catégorie des films psychologiques, et en particulier ceux se déroulant dans des institutions psychiatriques, on peut distinguer deux sous-sections : ceux qui sont faits par des gens qui s'y connaissent un minimum (Shutter Island), voire qui ont bien creusé le sujet (Vol au-dessus d'un nid de coucou, A Dangerous Method) et ceux qui n'y connaissent absolument rien ou très peu. Malheureusement, ce film appartient à la seconde catégorie. Pourtant, la dimension psychologique traverse le cinéma italien. Mais Bolognini n'est pas Comencini ni Bertolucci.
On voit assez rapidement que ce qui intéresse Bolognini ici est l'érotisme de l'institution plutôt que les théories et la recherche psychologiques qui ne sont ici qu'un prétexte à tel point que les discussions "théoriques" sont d'un ridicule extraordinaire. Quant à l'érotisme, s'il est vaguement présent, il n'est même pas tellement développé ce qui fait qu'on ne peut même pas vraiment parler d'un film érotique comme c'était le cas en revanche dans La Vénitienne. Enfin, Bolognini essaie d'ajouter un 3è ingrédient à sa soupe : le fascisme. Car le film est sensé se dérouler à l'époque de Mussolini. Le Duce est évoqué à plusieurs moments dans le film jusqu'à la fin où les fascistes portant costume noir et drapeau à tête de mort sont montrés à la gare faisant le salut fasciste. Seulement, Bolognini n'a pas le talent de Ettore Scola dans Une journée particulière qui arrive à rendre le fascisme omniprésent sans jamais le montrer.
À la fin, il ne reste donc pas grand chose de ce film, et on s'ennuie quand même pas mal. Heureusement qu'il n'est pas trop long.