« I'm just a dentist ! - No Stu, you're a fuckin' doctor ! »
Hé bien hé bien... Que de dureté dans les critiques de ce troisième opus !
J'ai été de ceux (rares) qui ont aimé le second film, tout en étant évidemment objective sur le fait qu'il restait un peu un foutage de gueule dans son côté 'on prend exactement les mêmes et on recommence exactement de la même façon'. Pourtant, la mayonnaise avait pris, la faute à mon amour pour le wolfpack, et les vannes savoureuses qui m'ont laissé échapper des rires francs. Peu importe le contexte, pour moi le film était drôle, et peu de comédies américaines peuvent encore se vanter de m'arracher des rires et des sourires. Je partais plus méfiante sur le troisième opus. Peu de promotion, de précisions sur l'histoire, on ne savait pas où le film allait, et surtout s'il était possible d'achever la saga Hangover... en se passant de l'hangover en question !
J'y suis donc allée à reculons... pour finalement en ressortir comblée.
L'idée de la conclusion et de la boucle qui se boucle avec cette idée de nous faire découvrir un 'méchant' finalement 'rencontré' dans le premier opus est une trouvaille agréable. Goodman joue le gros salaud avec brio, et nous offre de bons moments de comédie avec son air pince sans-rire (aah quand j'ai compris pour la maison...). Les têtes connues se succèdent (cette scène chez Heather Graham, un régal) et les références aux deux précédents films se glissent ça et là avec une certaine subtilité. Le film n'oublie pas de se créer une histoire propre et qui change donc des précédentes. Celle-ci fonctionne plutôt bien, grâce au personnage de Chow et sa folie furieuse qui vont faire cavaler nos héros de Mexico à Las Vegas dans des scènes toujours plus barrées. Alors : rit-on moins pour autant ? Je serais tentée de dire que sans alcool la fête est plus... (ok, non, faut pas déconner, cette vanne est pourrie). On rit peut-être moins, et encore, mais les situations restent toujours incongrues, les personnages fidèles à eux-mêmes (on rit de Stu et de ses rituels pétages de plomb, des réactions de Phil par rapport à Alan, et de Alan en lui-même, cet éternel ado extraterrestre) et des trouvailles inventives. Je ne suis pourtant pas fan de Chow et d'Alan en général (dommage ce sont eux les têtes d'affiches), et ce détail ne m'a pas empêché le moins du monde d'apprécier le film.
Les personnages et les relations entre eux évoluent également. Alan et Phil ont droit a énormément de scènes tous les deux, toutes plus géniales et drôles les unes que les autres. La nouveauté réside dans le fait qu'Alan tombe amoureux, et la parade qui s'ensuit est hilarante de bout en bout. La fin se profile assez facilement à partir de cette scène, et on ne peut s'empêcher de se dire avec un sourire que ça ne pouvait que finir comme ça. Tout est dit désormais.
On pourrait reprocher à la scène pendant le générique d'être un peu too much, même si elle nous tire les rituelles larmes de rire qui accompagnaient les photos des deux premiers films. Cependant, cette surenchère prouve que Todd Phillips est allé au bout de son délire (LEAVE STU ALONE), et qu'il est désormais temps pour lui et ses copains de ranger les bouteilles d'alcool et de passer à autre chose.
J'ai aimé suivre pendant 4 ans les péripéties de ces mecs normaux qui se retrouvent dans des situations surréalistes, cette saga aura eu le mérite de figurer dans mon palmarès de comédies américaines. De celles qui savent faire rire sans être excessivement lourdes (cela dit, le 2 trempait dans un trash - certes voulu - mais inutile à mes yeux) et qui ont su se créer un univers bien à elles. Je dirais donc merci pour ce final réussi, mais là, vraiment, je ne veux pas de 4ème opus.