L’ Agitateur de mauvaises idées
Qu'est-il passé par la tête de Todd Philipps, réalisateur couronné de succès en 2009 avec l'excellent Very Bad Trip, pour enchaîner, 4 ans durant, l'exploitation sans vergogne de son joyau surprise. Date Limite, dès 2010, exploitait déjà, avec plus ou moins de réussite, le personnage d'Alan et jouait du duo comique qu'il formait avec Robert Dooney Jr. Very Bad Trip 2, un an plus tard, imitait à son tour le premier en faisant disparaître toute la magie et la surprise qui l'avait consacré.
Voilà 2013, avec elle continue l'entreprise manifeste de parachever un filon devenu profitable (plus d'un milliard de recettes au box office), en nous gratifiant de ce qui devrait (le conditionnel est de mise à Hollywood) clôturer la trilogie des histoires de Stu, Alan, Phil et Doug. Et à la vue de cet étron qu'est Very Bad Trip 3, on se dit qu'il était temps. Il est difficile de savoir par où commencer tant rien ne va. Les critiques sur le manque d'originalité du 2e opus a poussé le cinéaste à revoir sa copie et à proposer une histoire originale sans rapport avec le principe de débauche inhérent à la saga. Mauvaise idée ! L'esprit n'y est plus, le scénario non plus. Quant à l'humour, qui repose exclusivement sur les personnages fantasques de Chow et d'Alan, il vire au potache grossier et ne fait plus rire personne. Au mieux on sourit, au pire on s'exaspère de la faiblesse d'écriture d'une formule qui s'affaire à brasser du vide en tentant, vainement, d'assembler des scènes bruyantes pour simuler le chaos espérait à cette pitoyable conclusion.
La dernière scène, post générique, ferait presque regretter le choix scénaristique désavouant l'essence même de la saga (Hangover étant le titre original) qui faisait la force des films précédents. Car on retrouve, l'espace d'un instant, tout le souffle homérique et comique qu'on avait connu auparavant. A défaut d'avoir pu surprendre Very Bad Trip 3 serait resté cohérent et nous aurait évité toutes les mauvaises idées qui jalonnent cet indigent spectacle.