Malgré les notes pas ouf qui m'ont fait hésiter à mater le film, il est en fait très bien. Un scénario de sci-fi qui se déroule sur 3km², en quasi huis-clos, c'est assez rare pour être souligné et ça montre qu'on peut simplement se baser sur un espace domestique restreint et des relations de voisinage proche pour représenter un monde dystopique et transmettre les caractéristiques et les enjeux d'un monde plus large. Imaginer un univers où les semences sont l'outil principal de domination et les biotechnologies le facteur de perturbation et de recomposition de la société, ce n'est pas nouveau mais dans Vesper, c'est bien fait et cette symbolique est cohérente jusqu'à la fin. Puis une histoire dont les protagonistes sont deux femmes et un homme infirme, ça fait du bien. Ce film a des vibes de First Cow de Kelly Reichardt en termes de couleurs, de lumière et de saleté de la vie dans un milieu qui n'est hostile que si on n'a pas la sensibilité de s'y adapter plutôt que de vouloir le dominer. Il s'en différencie dans la mesure où l'on aimerait s'imprégner un peu plus de la rudesse du quotidien de Vesper et de la douceur de son regard sur les petites choses. En même temps, il y avait tellement d'éléments à transmettre dans cette histoire que c'est difficile de s'arrêter sur ces petites choses. Alors bon, on comprend que le film ne puisse pas tout faire. C'était déjà 3 sacrés km².