Avec son casting dingue de longs-couteaux des années 70, 80 et 90 - Stephen Lang (“Dernière sortie pour Brooklyn”), William Sadler (“La ligne Verte”), Sean Patrick Kelly (“Les Guerriers de la nuit”), Fred Williamson (“Vigilante”), Martin Cove (“Karate Kid”) et George Wendt (“Gung Ho”) - comme caution, le jeune réalisateur Joe Begos - 33 ans - nous entraîne à Irving au Texas, à l’heure où un bar de vétérans du Viêtnam et de Corée - le VFW 2494 va être pris pour cible durant une nuit entière par une horde sauvage de Junkies. Furieux de s’être fait voler sa marchandise par Lizard (Sierra McCormick), Boz (Travis Hammer), un méchant dealer très S.M., envoie sa meute de déchaînés à l’assaut de l’établissement tenu par Fred (Stephen Lang), au sein duquel la jeune femme vient de trouver refuge. “Un pitch plutôt convenu”, me direz-vous, pour peu que l’on soit un tantinet cinéphile. En effet, les références sont légions. Mais en premier lieu, Joe Begos ancre son récit dans une réalité sordide, qu’est la crise sanitaire des opiacés, au cœur d’une société américaine anarchique - la police a abandonné certains quartiers - en pleine déliquescence. Une charge sociale permettant d’installer tranquillement son ambiance digne du “Assaut” de John Carpenter - de là à dire que c’est le film de chevet du réal, il n’ y a qu’un pas - l’espace d'un instant, à grands coups de synthé et de rythmes électro, on se croirait chez “Big John”. “VFW” lorgne aussi du côté de l’ultra-codé film de zombies, les infectés de chez Romero deviennent ici, des toxicos en manque, prêts à tout pour assouvir leur soif. Qu’importe le flacon, pourvu qu’on est l’ivresse, et l’ivresse est bien au rendez-vous durant 90 minutes de pur délire. Les deux camps vont faire preuve d’une imagination débordante dans le flingage, le découpage, le matraquage, le broyage, un vrai jeu de massacre des plus jouissif, pour arriver à leur fin. Respectueux de ses illustres aînés, survival badass et vintage s’il en est, “VFW” se pose d’emblée en référence d'un certain cinéma de genre des années 2020 (avis perso).