Pixar revient en force avec Inside Out, nous livrant une idée originale aussi pétillante qu'intelligente. À travers ce voyage subjectif au cœur des neurones d'une jeune fille en pleine maturité, Pete Docter nous offre sur un plateau d'argent les essences premières du studio, l'inventivité et l'émotion, moteurs d'une aventure au dynamisme constant, bourré d'idées pétulantes (les rêves mis en scène dans un studio de cinéma, la zone des pensées abstraites... brillants !), de répliques hilarantes et d'arrières-pensées grisantes. Aussi enfantin soit-il dans la représentation primaire des émotions et son design sommaire, la force du film réside dans son rapport frontal avec les questions sensibles d'une enfant qui grandit : les larmes menacent alors lorsque se dessinent les fissures de la fin de l'innocence et l'étreinte essentielle de la tristesse. Les plus petits ne seront pas les plus réceptifs tant le film nous fait remonter à nous, adolescents, adultes, l'effluve de souvenirs que nous avons tous un tant soit peu connu, touchants et cruels, traités avec une simplicité poignante. Seul le regret d'une interaction mineure entre les différentes subjectivités ressort d'Inside Out, mais les trésors thématiques déterrés par Pixar sont tellement nombreux et forts, humbles et revigorants, que l'on admire encore et toujours les ressorts inépuisables de ce studio d'animation qui n'a pas fini de faire rêver l'enfant et l'adulte dans le même cocon.
http://shawshank89.blogspot.fr/2015/06/critique-inside-out-vice-versa.html