C'est en observant sa fille passer à l'âge de l'adolescence que Pete Docter (qui avait également réalisé Là-Haut) a eu l'idée de Vice-Versa: faire un film sur "ce qui passe dans la tête des gens". Emotions, souvenirs, rêves, personnalité: tout l'intangible et le mystérieux qui constitue la personne. Bien sûr sous forme de dessins animés, l'entreprise se doit d'être avant tout ludique et accessible aux enfants. C'est ainsi que l'on suit le passage à l'adolescence de Riley, à travers ces petits personnages hauts en couleur (trop?) sensés représenter les émotions de la petite. L'idée est, il faut le dire, géniale et originale. Le monde qu'a construit Pixar à l'intérieur de cette petite Riley est d'une richesse impressionnante. On se plaît à parcourir ces allées, ces ilôts, ces "parcs de l'imaginaire", tant il s'en dégage une certaine crédibilité.
Comme d'habitude chez Pixar, les deux grilles de lecture du film sont parfaitement amenés; les enfants et les adultes y trouveront leur compte. Le récit est captivant. L'univers est plein d'idées toutes plus ingénueuses les unes que les autres.
Mais à la fin, j'ai été quand même déçu. Je m'attendais à bien plus, au vu des critiques dithyrambiques, mais aussi considérant la qualité de la bande-annonce qui laissait entrevoir l'ampleur de l'idée originelle. Elle a été sous-exploitée dans son propos. Autant l'univers est superbement pensé et original, autant le propos est finalement banal. Oui il faut accepter ses émotions, autant la tristesse que la joie. Oui, quand on grandit, on change. Oui l'enfance n'est pas éternelle. Et après? Ce n'est pas Vice-Versa qui me l'a appris ça. Et surtout, je m'y attendais à ce genre de discours en début de film. Rien ne m'a été proposé en plus.
Un film solide, crédible, marquant de par son univers et son pitch de départ, mais décevant au niveau de l'exploitation et du propos, bien trop conventionnels et bien-pensant à mon goût.