Vice-versa
7.5
Vice-versa

Long-métrage d'animation de Pete Docter et Ronnie del Carmen (2015)

En prélude, je tiens à remercier une nouvelle fois Sens Critique et sa communauté qui m'ont aiguillé dans cet excellent choix cinématographique. Je m'excuse par ailleurs pour ce mauvais jeu de mot titrique.


Alors comme ça, il y a des petits bonhommes dans nos têtes qui contrôlent nos sentiments ? Mais c'est génial, tout devient logique ! Quand on déprime pour rien c'est simplement qu'une de nos émotions s'est perdue dans notre cerveau, et il suffit juste d'attendre qu'elle revienne au poste central pour que tout redevienne comme avant :o


Freud à la portée des enfants Ce qui est louable dans ce film, c'est ce désir d'être pédagogique. A travers l'aventure de Joie et Tristesse dans les tréfonds du cerveau de Railey, le gosse va, en plus de passer un bon moment cinématographique, être confronté à des notions fondamentales du fonctionnement de notre cerveau, comme l'imaginaire, le subconscient, la mémoire à long terme, les rêves... Au risque de ne pas comprendre ? Bien sûr, le film n'a pas de vocation scientifique, c'est pour ça que tout est métaphorique. Et c'est efficace : je pense par exemple aux bonhommes qui viennent "aspirer" les souvenirs qui sont vieux, comme des noms de poupées, les années de piano, etc... Cette approche du cerveau, certainement la première pour un bon nombre de jeunes, me parait une très bonne entrée en matière et vaut tous les cours du monde.


Tout détruire pour se reconstruire ? Railey change de vie, et en même temps que son adaptation à son nouvel environnement, on assiste aussi à une maturation de son esprit. N'ayant jamais eu la (mal ?)chance de déménager dans ma courte existence, je ne peux pas savoir ce que ça fait de tout quitter, surtout quand on a 11 ans. La dépression est un dérèglement, et c'est très bien montré dans ce film. L'humour est maîtrisé, parfois attendu mais jamais superflu. La pathos également, je crois qu'il y a un ou deux petits qui ont pleuré pendant la séance : certains passages sont effectivement touchants. J'ai un peu pensé à Miyazaki, qui dans beaucoup de ses films montre une jeune héroïne qui passe à un stade "supérieur" en devant affronter des épreuves : ici la même recette est appliquée et ça marche !


Je voudrais revenir sur les différentes émotions qui sont représentées. Au début, quand Railey naît, il y a la Joie. Seule. Très vite la Tristesse la rejoint. Ce sont effectivement les deux sentiments prédominants quand on est bambin. En grandissant s'ajoutent la Peur, le Dégoût et la Colère... Et puis c'est tout. Plus d'évolution, même ensuite quand on est adulte. C'est certainement fait pour les traits d'humour quand on rentre dans le cerveau d'autres personnes que Railey, pour qu'on puisse tout de suite identifier les différentes émotions, mais ça me chagrine un peu : en gros au niveau émotionnel, un adulte est un grand enfant ? Quoique, ça peut se tenir... Ce qui m'a étonné c'est que le film n'ait pas fait de place à l'Amour. Après tout on est chez les Ricains non ? Enfin après, est-ce que l'amour est une émotion à proprement parler...


Tout ça ne m'empêche pas de mettre la note maximale à ce film : Pixar a frappé fort, après des suites décevantes (Cars 2) et des films moyens (Rebelle). Ce film m'a transporté pendant près de deux heures, et je suis heureux de me rendre compte que je suis encore un grand gamin. Après tout je n'ai que douze ans dans ma tête, qu'est-ce qu'il peut bien m'arriver ?

Jérôme_Henssien
10

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Créée

le 18 juin 2015

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