Les films Pixar sont l'équilibre entre retrouver l'enfant qui est en soi et réfléchir sur une vraie morale comme un adulte. C'est ce qui fait le succès du studio, qui fait que voir un Pixar est toujours un plaisir qu'importe son âge.
Malheureusement Vice-Versa déroge à la règle et par deux fois.
L'émotion .... il y en a pas ou peu. Vous vous rappellez quand vous avez pleuré devant Wall-e et que vous vous êtes dit à vous-même "Me faire chialer pour un robot ..... ah bah ils sont fort Pixar" et bah là vous inquiétez pas cela ne risque pas d'arriver. Pourquoi ? Parce que la seule scène qui pourrait et je dis bien pourrait nous faire tirer une larme est tellement flagrante que l'on s'imagine de suite que les scénaristes ce sont dits "alors là scène d'émotion. Les gars cela va être intense !!"et justement c'est ça qui fait que cela ne marche mais alors pas du tout. La beauté de l'émotion c'est quand elle est spontanée, qu'elle soit totalement inattendu. Là tous les petits moments d'émotions sont forcés, soulignés en gras par des dialogues un peu grotesque ou des mise en situations clichées.
Ensuite Pixar c'est aussi des personnages auxquels on s'attache mais alors tout de suite. Même le rat de Ratatouille on a pas pu y résister alors que c'était clairement pas de la rat-tartouille (jeux de mots avec tarte .... Ouais j'ai de l'humour) ! Et là .... on attend ... on attend .... rien, rien, rien. Les personnages sont juste sympa parfois un peu drôle mais sans plus. Alors okay Tristesse elle est mimi mais le reste ... Au contraire à la fin j'étais aussi saoulée des personnages qu'après avoir fait les fonds de bouteille de papy à Noël.
En faite tout cela manque cruellement d'authenticité, on renifle le faux. Au même titre que les situations. Il y a un manque flagrant de réalisme qui ne permet pas de s'approprier le film. Moi qui avec Pixar avait été tour à tour fourmi, super-héro, poisson clown, cow-boy, cuisinière....sur ce film je suis restée moi bien au fond de mon siège de cinéma.
Ensuite, Pixar c'est aussi une morale. Cette morale qui nous pousse à aller plus loin que le film pour s'interroger sur le fond, et sur le fameux "qu'est ce que je retiens ?" Alors bien sur cela reste des films léger, il ne faut pas non plus s'attendre à une dichotomie transverse sur le bien et le mal mais il y a toujours une petite question en suspens.
Chez Vice-Versa au final pas grand chose, enfin pas grand chose d'inattendu. Peut-être que c'est maladroitement amené ou juste que l'évidence est trop prononcé mais je ne suis pas sortie du film en ayant le sentiment d'avoir appris quelque chose ou d'avoir nourri une réflexion. Je ne dis pas que je m'attendais à une récitation vidéo d'une dissert de philo mais un peu plus de fond cela aurait été pas mal !
Oui mais pourquoi 6 alors ?? Parce que déjà le scénario ! Enfin je devrais plutôt dire LE scénario ! Il y a vraiment une proposition très aboutie sur ce qui se passe dans notre petite tête ... On sent que tout a été pensé, analysé, rien n'est là par hasard. On a vraiment cette impression que le film n'est en faite qu'un petit concentré de tout ce qu'avait imaginé les scénaristes, un peu comme pour Star Wars ( ....même moi j'en reviens pas de faire une tel comparaison !! SATAN !). rien que pour un scénario aussi bien ficelé cela vaut le coup d'oeil.
Par ailleurs, ce serait malhonnête de ma part de dire que l'on passe un mauvais moment. Cela reste un film mignon, plein de bons sentiments qui par moment, un peu fugace pour ma part, fait bien rigoler.
Au final un Pixar pas au niveau de ces petits prédécesseurs d'un point de vue émotionnel et profondeur du discours mais cela reste un bon divertissement.