Vice-versa 2
6.8
Vice-versa 2

Long-métrage d'animation de Kelsey Mann (2024)

Quand Pixar, et donc Disney, annonce vouloir diminuer drastiquement les créations de licences inédites et se concentrer sur des propriétés intellectuelles existantes, ça n’a rien de rassurant. Ce n’est pas nouveau, le troisième film du studio, Toy Story 2, étant déjà une suite. Mais ça s’est fait en parallèle d’autres projets originaux qui ont réussi à trouver leur public, dont Inside Out premier du nom, dernier chef d'œuvre en date pour Pixar. Seulement, les relatifs échecs successifs de Soul, Luca, Turning Red, Lightyear et Elemental ont acté cette décision, sans que le mastodonte aux grandes oreilles ne mette cela en corrélation avec des privations de sorties en salles pour certains ou des délais de production raccourcis pour atteindre un rythme d’un film tous les six mois. Bande de branques…


Toujours est-il que Inside Out 2, sans Pete Docter à la barre, ça ne m’enchantait guère. Le premier était parfait, un concept fort parfaitement encapsulé dans un écrin émotionnel contenu. Une suite ne pouvait que faire moins bien, même en omettant les piètres ambitions affichées derrière. Et c’est donc, inéluctablement, une comparaison avec son aîné qui viendra alourdir le bilan du film.


Une œuvre pas mauvaise en soi, même plutôt réjouissante par moment, mais dont l’existence ne se justifie jamais, marchant toujours dans l’ombre de son illustre prédécesseur. On passe à l’adolescence? Oui, mais on a déjà fait Turning Red qui nous parlait de la puberté, donc on va mettre ça de côté. A la place, on va ajouter quatre nouvelles émotions dont seulement une aura un rôle conséquent. Quelques idées viennent bien relever l’ensemble, telles que cette image de soi que l’on bâtit à grand renfort de souvenirs, où la création de scénarios alambiqués par Anxiété pour essayer de parer à toute éventualité quitte à se névrosé. Mais globalement, tout sent le réchauffé, et le renouvellement est au final absent.


De jolis scènes, de sympathiques idées, des blagues qui font mouche (le sar-chasm), mais jamais l’impression d’être embarqué dans quelque chose de frais. Un Pixar mineur à nouveau, et qui a de fortes chances d’être suivi par tant d’autres coups d’épées dans l’eau. On espère tout de même que les deux derniers nouveaux projets, déjà bien avancés dans leur développement lors de l’annonce, seront qualitatifs. Et que Brad Bird n’a rien perdu de son mojo pour The Incredibles 3 (le premier et le second étant mes coups de cœur du studio). J’ai pas envie de devenir aigri avec ces créateurs qui ont bercé ma cinéphilie dès le plus jeune âge.


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le 6 sept. 2024

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Frakkazak

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