Vice-versa 2
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Vice-versa 2

Long-métrage d'animation de Kelsey Mann (2024)

Depuis la toute fin des années 2010, Disney traverse la période la plus lamentable de toute son existence. Certes, le studio a connu, dans toute son histoire, de nombreuses perturbations, de douloureuses et longues traversées du désert, particulièrement sur le plan commercial, mais, là, non seulement financièrement, mais surtout artistiquement, on a vraiment touché le fond du fond (après, il y a toujours la possibilité de creuser encore plus profond, car il ne faut jamais sous-estimer la bêtise des dirigeants actuels de la compagnie !). Et les très rares fois lors desquelles une œuvre, nettement au-dessus des autres, s'est pointée (comme Soul !), elle a généralement été sacrifiée, en étant balancée direct en streaming.


Donc quoi de mieux qu'une suite d'un énorme succès, qui plus est venant de Pixar (sorti à une époque durant laquelle il avait encore quelque chose à offrir en termes de créativité !), datant de quelques années, pour remettre les comptes dans le vert ainsi que pour relancer la machine dans les salles.


Il n'empêche, si côté thune, il n'y a aucun souci à se faire, par contre, côté originalité, on est bien partis pour du Toy Story 17 ou du Monstre et Cie 9.


Et Vice-versa 2 ne fait rien pour pousser à l'optimisme, en ce qui concerne les productions de ce type à venir. D'accord, pour ce qui est du graphisme et de l'animation, ça assure toujours autant sur la forme. D'accord, il y a quelques séquences (surtout celles du début et celle de fin avec les parents !) qui font sourire. Mais, bordel, c'est du réchauffé. Pour tout dire, c'est même du quasi-copié-collé du premier opus.


D'abord, il y a une structure identique : un début assez rapide pour introduire l'action, une plongée (prenant un morceau considérable de la durée d'ensemble !) dans les tréfonds du cerveau, suivi d'une remontée vers le poste de commandement, et une conclusion sur les quelques minutes restantes ainsi que sur le générique de fin.


Ensuite, la puberté prend juste la place d'un bouleversement de l'enfance et Angoisse remplace Tristesse en gros fouteur de bordel un peu malgré lui. Pour injecter l'illusion de la nouveauté, on ajoute à cela, aux côtés d'Angoisse, quelques autres émotions (Envie, Ennui, Embarras !) qui ne servent à rien, dont la particularité affichée n'influe à aucun moment l'intrigue. Ces trois personnages ne seraient pas présents, ça ne ferait aucune différence (au moins, notre nationale Adèle Exarchopoulos a eu l'occasion de participer à la VO et à la VF, en doublant Ennui !).


C'est dommage, car la base scénaristique de suivre une jeune fille "de l'intérieur", au fur et à mesure qu'elle grandit, est réellement solide et légitime pour donner un Vice-versa 3, un Vice-versa 4, un Vice-versa 5, etc. À la condition de ne pas refaire le même truc à chaque fois. J'évite d'insister sur la musique insipide et très oubliable, dégageant l'impression qu'il a été demandé à une IA de chier la BO la plus désespérément insipide et oubliable qui soit.


Bref, le pognon est de retour (ce qui ne fait pas de mal à Disney-Pixar, après une période bien catastrophique à ce niveau-là !). Pour la qualité, il faudra attendre et espérer.

Plume231
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le 18 juin 2024

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