Pas des coiffeurs, mais pas assez de cinéma

Pierre Jolivet a souvent su aborder des sujets séduisants, relativement originaux, ancrés dans le social tout en se départant de l'aspect souvent pesant et ennuyeux qui accompagne souvent ce genre de productions. « Victor et Célia » ne fait pas exception, agréablement rythmé et plutôt bien écrit, prenant soin des personnages principaux comme secondaires, pouvant notamment compter sur le duo Arthur Dupont - Alice Belaïdi pour nous brosser dans le sens du poil (la seconde est irrésistible, comme souvent). La vie, l'amour, les emmerdes, les problèmes d'argent, la difficulté de monter ses projets, de réaliser ses « rêves » : tout ses thèmes sont abordés avec justesse, sans (trop) d'optimisme déplacé, trouvant un joli équilibre dans sa dimension comédie dramatique.

Après, cela a rarement été le point fort de Jolivet mais c'est particulièrement flagrant ici : la forme. Ça fait vraiment téléfilm. Visuellement, techniquement, rien ne se distingue vraiment du tout-venant et ne pas l'avoir vu au cinéma ne m'a jamais paru gênant. Du coup, si j'ai souvent adhéré à tout ce qui était décrit 90 minutes durant, l'immersion a été quelque peu limitée par cette forme très impersonnelle : il faudra donc se contenter de ce film juste sympa.