Jeune espagnole serveuse dans un café et vivant depuis peu à Berlin sans encore savoir parler la langue, Victoria ne rêve que de s’éclater, étant donné son passé particulièrement renfermé. En sortie de boite, elle se lie d’amitié rigolarde avec quatre garçons mi-frimeurs mi délinquants, gentiment défoncés, dont l’un sort de taule, avec qui elle passera la nuit la plus longue de sa vie. Faire les fanfarons dans la rue ou squatter le toit d’un immeuble amorcent juste l’effroyable maelstrom d’épreuves, de drames et de violences, dans lequel elle bascule bientôt, et où une insolente chance de débutant la fera tenir bien plus longtemps qu’elle ne l’aurait souhaité et surtout imaginé.
Caméra sur l’épaule, longueurs et maladresses de tous les jours comprises, l’identification nous happe facilement dans ce vertigineux tourbillon, dans cette véritable gifle du cinéma allemand, admirablement incarnée par des acteurs bluffant de réalisme, de tension et d’efficacité.